Les miliciens de la Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO) continuent de semer la terreur dans le territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri. Selon les informations rapportées par la société civile locale, ces miliciens se rassemblent dans les villages de Ngaliko et Sauba, situés au sein de la chefferie de Walendu Tatsi, pour fomenter des attaques contre des sites de déplacés. Les sites de Tché et de Rhôe, dans la chefferie de Bahema Nord, pourraient être à nouveau la cible de violences, suscitant une vive inquiétude parmi les communautés locales.
Le président de la société civile de Bahema Nord, Charité Banza, a exprimé son désarroi face à cette recrudescence de l’insécurité. Il a lancé un appel urgent aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et à la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (Monusco). “Nous informons les FARDC et la Monusco que les miliciens de la CODECO ont l’intention de tuer à nouveau la population. Nous demandons au commandant du 3202e régiment basé dans la région de prendre cette alerte en considération avant que le pire ne se produise. Ils se réunissent dans les villages Ngaliko et Sauba pour attaquer les deux sites”, a-t-il déclaré.
Cette situation fait écho aux tragiques événements du passé. Les miliciens de la CODECO avaient déjà ciblé les sites de déplacés de Djugu, notamment à Tché et à Rhôe. Ces attaques avaient causé la mort de dizaines de personnes, laissant des communautés endeuillées et fragilisées. Aujourd’hui, les habitants vivent dans l’angoisse d’un nouveau massacre, malgré la présence des forces militaires ougandaises (UPDF) déployées à Fataki depuis plusieurs semaines.
Les opérations militaires conjointes dans la région n’ont pas été suffisantes pour mettre un terme aux activités des factions CODECO. Ces dernières continuent de se replier vers des villages isolés, intensifiant ainsi leurs exactions sur une population déjà éprouvée. Bien que l’armée ougandaise et les FARDC collaborent contre ces milices, leur capacité à garantir la sécurité des civils dans les zones sensibles demeure limitée.
La répétition des violences dans cette zone soulève des questions sur l’efficacité des opérations militaires actuelles et sur la prise en compte des alertes de la société civile. Les sites de déplacés, censés offrir un sanctuaire aux populations fuyant les conflits, se transforment en véritables cibles des milices armées. Il est urgent pour les autorités congolaises et leurs partenaires internationaux d’adopter une stratégie plus rigoureuse pour protéger ces communautés vulnérables et rétablir une sécurité durable dans le territoire de Djugu.
La situation alarmante en Ituri ne cesse de rappeler les défis sécuritaires auxquels la RDC est confrontée quotidiennement. Quelles mesures concrètes seront prises pour garantir la protection des populations civiles et prévenir de nouvelles tragédies ? Alors que l’Ituri sombre dans une spirale de violences, le temps presse pour éviter que le pire ne se reproduise.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd