Au cœur du Nord-Kivu, la situation reste tendue et incertaine à Walikale-centre, où les espoirs d’un apaisement dans le conflit entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles de l’AFC/M23 semblent s’éteindre. Les rebelles, qui avaient annoncé leur retrait stratégique de cette cité, n’ont finalement pas donné suite, attisant davantage les hostilités dans cette région déjà fragilisée par des années de violence.
Le samedi 22 mars dernier, l’AFC/M23 semblait amorcer un geste vers une résolution pacifique, en déclarant leur intention de repositionner leurs troupes pour donner une chance aux pourparlers de paix. Un geste rapidement salué sur la scène nationale et internationale, notamment par le Rwanda, qui fait souvent l’objet de critiques pour son soutien présumé à cette rébellion. Cependant, ce redéploiement est demeuré lettre morte, laissant les observateurs sceptiques quant à l’engagement réel de ces forces rebelles.
Durant la semaine écoulée, la situation a pris une tournure encore plus complexe. Les FARDC ont non seulement accusé les rebelles de continuer à « renforcer leurs positions en hommes et matériels », mais ont également dénoncé des attaques coordonnées visant plusieurs de leurs zones stratégiques, incluant Walikale au Nord-Kivu et des localités du Sud-Kivu comme Mulamba et Bulonge. Tandis que les rebelles pointent du doigt des violations présumées du cessez-le-feu de la part des FARDC, les deux camps échangent accusations et ripostes, rendant la trêve illusoire.
Un épisode marquant de cette escalade a eu lieu ce jeudi, lorsque les FARDC ont mené une attaque sur l’aérodrome de Kigoma à Walikale, détruisant un aéronef des rebelles utilisé pour transporter des renforts. Ce raid intervient dans un contexte où des mouvements de troupes et des renforts aéroportés sont signalés des deux côtés. Selon des sources militaires, les FARDC ont également consolidé leurs positions près de Boboro, à 24 km de Walikale-centre, dans une démonstration de force face à la menace rebelle.
Ces événements mettent en évidence la fragilité du processus de paix dans l’est de la RDC. Les accusations mutuelles et la militarisation accrue du conflit soulignent les défis auxquels font face les acteurs locaux et internationaux engagés dans des efforts de médiation. Alors que les habitants des régions affectées continuent de vivre dans l’incertitude et la peur, une question demeure : quel avenir pour la sécurité et la stabilité dans cette zone cruciale du pays ?
Dans ce contexte volatile, les appels à une intervention internationale renforcée et à une médiation impartiale entre les parties prenantes se multiplient. Le chemin vers une paix durable reste semé d’embûches, mais il revêt une importance cruciale pour la République démocratique du Congo, dont la stabilité dans ses provinces de l’Est demeure un enjeu majeur pour l’ensemble du pays.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
