Dans la nuit dernière, le territoire de Nyiragongo, dans le Nord-Kivu, a été une nouvelle fois le théâtre de violents incidents, alimentant un climat de peur et d’insécurité au sein de la population. Dans le village de Bugamba, deux personnes, dont un cadre de base, ont trouvé la mort, victimes d’attaques perpétrées par des hommes armés non identifiés. Le cadre local, communément appelé “Nyumakumi”, a été tragiquement assassiné, bien que les détails entourant sa mort demeurent encore flous.
Parallèlement, des rumeurs circulent sur un autre incident survenu à Goma, plus précisément dans le quartier CAJED. Là-bas, deux personnes auraient été victimes d’un verdict populaire, une pratique illégitime qui illustre le manque de confiance envers le système judiciaire officiel. Ces événements ont contribué à plonger la ville dans un climat d’angoisse renforcé par des échanges de tirs entendus dans plusieurs quartiers de Goma, tels que Mapendo-Jolie et aux abords de l’hôpital Heri à Birere. Selon certaines sources, ces tirs seraient le résultat d’affrontements entre des bandits armés et des militaires rebelles mobilisés pour intervenir.
Cependant, Nyiragongo ne souffre pas uniquement de violences urbaines. Dans les groupements de Kibumba, Kibati et Rusayu, la situation sécuritaire reste extrêmement précaire en raison des affrontements récurrents entre les Wazalendo, retranchés dans le parc national des Virunga, et les rebelles du M23. Ces luttes armées exacerbent la vulnérabilité des habitants. En effet, les villageois, privés de l’accès à leurs champs situés dans le parc, peinent à assurer leur subsistance. Les conséquences économiques sont désastreuses : une flambée des prix des produits de première nécessité comme la braise et le bois de chauffe s’est installée, rendant la vie encore plus difficile pour les familles de la région.
Les échanges violents entre les Wazalendo et les M23 ne se limitent pas à des conflits armés éloignés. Les habitants des zones frontalières du parc des Virunga se retrouvent souvent dans la ligne de mire des affrontements, risquant leur vie quotidiennement. Ce contexte alarmant met en lumière l’urgence d’une réponse sécuritaire et humanitaire adaptée pour protéger les civils et rétablir la paix dans cette partie du Nord-Kivu, où les habitants se battent avant tout pour leur survie.
Tandis que les autorités locales tardent à communiquer officiellement sur ces événements tragiques, la population de Nyiragongo et de Goma continue de vivre au rythme d’une insécurité omniprésente. Quelle sera la prochaine étape ? Une intervention significative pourra-t-elle enfin alléger le fardeau des habitants confrontés à ces épreuves incessantes ? La réponse tarde à venir, mais l’urgence d’agir ne fait aucun doute.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net