Des violents affrontements secouent de nouveau le territoire de Djugu, au cœur de l’Ituri. Depuis la matinée du mercredi 26 mars, les miliciens de la CODECO (Coopérative pour le développement du Congo) s’opposent aux troupes ougandaises récemment déployées dans la région. Le village Bethléem, proche de Fataki, est le théâtre d’intenses combats, marqués par de lourdes détonations entendues à travers toute la zone, rapportent des sources locales.
Ces affrontements interviennent dans un contexte déjà tendu. Selon des témoignages recueillis, les miliciens de CODECO auraient, la veille, attaqué le site des déplacés de Lodda, causant la mort de six personnes, dont quatre enfants. Cette tragédie a conduit les autorités à suspendre temporairement le trafic sur la RN27, accentuant les difficultés de déplacement dans la région.
Charles Panza, président de l’association Jeune Patriote pour la Paix à Djugu, a appelé les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à rétablir leurs bases d’Addu et d’Accr, abandonnées précédemment. Selon lui, cette mesure serait cruciale pour empêcher une avancée des miliciens jusqu’au centre de Bule, situé dans la chefferie des Bahema Badjere. « Il est essentiel que la sécurité revienne dans ces zones afin de protéger les populations civiles », a-t-il déclaré.
Les conséquences humanitaires de ces combats sont significatives. Depuis la fin de la semaine dernière, la population de Fataki et des environs a commencé à fuir en masse vers des zones considérées comme plus sûres. Alors que les combats s’intensifient, l’armée ougandaise affirme avoir neutralisé plus de 200 miliciens de la CODECO en une semaine, bien qu’un de leurs propres colonels ait également trouvé la mort lors des affrontements.
Cette nouvelle escalade met une fois de plus en lumière la complexité du conflit dans l’Ituri, où des forces armées étrangères interviennent aux côtés des acteurs locaux dans un effort pour contenir les violences. Cependant, la situation sur le terrain illustre les défis d’une telle coopération militaire et témoigne de l’urgence d’une solution durable pour cette région en proie aux conflits répétés.
Alors que les conversations sur les interventions régionales et les mécanismes de paix se poursuivent, la population civile reste prise au piège d’une spirale de violences, entre des miliciens déterminés à étendre leur emprise et des armées en quête de stabilité. Le territoire de Djugu, autrefois paisible, reste un point névralgique des tensions en Ituri, soulignant la nécessité de renforcer non seulement la sécurité, mais aussi la résilience des communautés touchées.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
