### La Situation Sécuritaire dans l’Est de la RDC : Un Sommet Interafricain à la Croisée des Chemins
La détérioration persistante de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) a de nouveau fait l’objet d’une attention accrue lors d’un sommet virtuel conjoint, réunissant les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), ce lundi 24 mars 2025.
Co-présidé par les présidents William Samoei Ruto du Kenya et Emmerson Dambudzo Mnangagwa du Zimbabwe, ce sommet a clôturé une série de discussions cruciales, visant à aborder les mesures urgentes recommandées pour remédier aux crises qui perdurent à l’est du pays. En effet, comme rapporté dans le communiqué final, le sommet a adopté une feuille de route d’actions structurées pour stabiliser la région, comprenant des mesures à court, moyen et long terme.
Le climat d’insécurité, alimenté par la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda, a conduit à une intensification des hostilités et à des déplacements massifs de populations. Tant les agents humanitaires que les forces armées de la RDC se retrouvent dans une situation délicate. À cet égard, la feuille de route adoptée exige une mise en œuvre immédiate, dans les 30 jours à venir, pour mettre fin à cette spirale de violence.
L’une des recommandations phare réside dans l’appel à un dialogue direct entre les parties concernées. Une telle approche pourrait-elle véritablement détendre les tensions et arrêter l’escalade des conflits? Les chefs d’État ont également souligné la nécessité d’un cessez-le-feu inconditionnel et la cessation des hostilités, essentielles pour garantir l’accès humanitaire aux zones sinistrées.
Les mesures immédiates incluront aussi l’ouverture des aéroports, comme ceux de Goma et Kavumu, afin de permettre une évacuation rapide des régions affectées. La création d’un mécanisme de vérification conjoint SADC-EAC vise à surveiller la mise en œuvre des directives adoptées. Pour garantir leur efficacité, les experts de la région se pencheront sur un appareil de suivi renforcé, avec l’appui d’entités telles que la MONUSCO.
La réunion ministérielle conjointe tenue à Harare (Zimbabwe) a également mis en exergue un besoin pressant de préparation pour la phase de mise en application des résolutions. À ce titre, une équipe conjointe d’évaluation technique se rendra dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, afin d’évaluer les infrastructures critiques nécessaires à la mise en œuvre des mesures adoptées. S’agit-il d’une avancée significative vers la création d’un cadre stable en RDC?
À long terme, la feuille de route met en lumière la nécessité de rétablir l’autorité étatique, tout en abordant les causes profondes du conflit. Les chefs d’État sont appelés à s’engager dans un processus régulier de dialogue et à solliciter un soutien international renforcé pour permettre à la RDC de recouvrer son intégrité territoriale.
Cependant, des voix s’élèvent, questionnant la viabilité des engagements pris. Ce processus, bien qu’encourageant, demeure fragile dans sa mise en œuvre. Comment garantir que des promesses prennent la forme d’actions concrètes sur le terrain? Le chemin vers une paix durable semble semé d’embûches, et la véritable épreuve résidera dans la capacité des leaders régionaux à transformer leurs intensifications verbales en résultats tangibles.
L’espoir d’une stabilité durable pour l’Est de la RDC repose sur un engagement concerté. Pour les observateurs, la clé réside dans l’évaluation continue des actions entreprises et la volonté des intervenants de réellement œuvrer pour instaurer un climat de paix.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd