Face à une crise sécuritaire persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont décidé d’intensifier leurs efforts diplomatiques. Lors de leur sommet conjoint tenu à Dar es Salaam, en Tanzanie, les dirigeants de ces blocs régionaux ont annoncé l’élargissement du groupe des facilitateurs chargés de piloter les négociations de paix. Passant de trois à cinq, ces personnalités auront pour mission d’accélérer les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu durable.
Le président en exercice de la CAE, William Ruto, également Président du Kenya, a révélé ces nouvelles décisions à travers son compte X (anciennement Twitter). L’ancien Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn Boshe, a été remplacé, et trois autres figures majeures ont rejoint les discussions : Kgalema Motlanthe d’Afrique du Sud, Sahle-Work Zewde d’Éthiopie et Catherine Samba-Panza de la République centrafricaine. Ces derniers viennent épauler Uhuru Kenyatta (Kenya) et Olusegun Obasanjo (Nigeria), déjà impliqués dans les négociations. Cette initiative témoigne d’une volonté accrue d’intensifier les efforts afin de mettre fin aux hostilités qui ravagent les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Ces nominations surviennent dans un contexte de fusion entre les processus de Luanda et de Nairobi, deux initiatives diplomatiques distinctes mais convergentes. Ces processus sont supervisés par les dirigeants régionaux et visent un objectif commun : la cessation des hostilités et la mise en place de mécanismes crédibles de suivi. Un rapport présenté lors de cette réunion a détaillé les étapes nécessaires pour atteindre ces objectifs, incluant un cessez-le-feu immédiat, une cessation complète des hostilités et la création d’un secrétariat chargé de la mise en œuvre.
Cependant, sur le terrain, les défis restent immenses. Les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, continuent d’ensanglanter la région. Malgré les multiples appels à la paix, les combats ne semblent pas perdre leur intensité, soulignant les limites de la diplomatie en temps de guerre.
Cette réunion, tenue le 8 février dernier, s’inscrivait en réponse à la session ministérielle conjointe SADC-CAE organisée à Harare, au Zimbabwe, qui avait pour but de préparer les fondations de ce sommet. Le renforcement des efforts communs, symbolisé par ce groupe élargi de facilitateurs, marque un tournant stratégique dans la gestion de la crise de l’Est congolais. Une question demeure cependant : cet engagement renouvelé des organisations régionales peut-il suffire à inverser la tendance sur le terrain ? Seul le temps nous le dira.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
