Goma, ville au cœur d’une spirale de violence et d’énigmes, se trouve aujourd’hui sous le feu des projecteurs après la découverte de plusieurs corps sans vie dans divers quartiers. Dès la nuit du dimanche 22 mars, l’attention des habitants a été attirée par le drame survenu dans le quartier Katindo. Le corps de Bisimwa Marie Wani, jeune femme de 24 ans, diplômée en criminologie de l’Université Officielle de Bukavu, a été retrouvé sur l’avenue La Frontière. D’après les informations recueillies auprès du chef de quartier, Désiré Kadakala, la victime était fiancée à un jeune homme du quartier Mabanga Sud, assassiné quelques jours auparavant dans des circonstances similaires. La coïncidence de ces meurtres laisse planer l’hypothèse d’un règlement de comptes qui secouerait déjà les fondements de la confiance au sein de la communauté.
La tension grimpe d’autant qu’un lendemain funeste a apporté son lot de mystères. Trois autres corps ont été découverts dans le quartier Katoyi, situé dans la commune de Karisimbi. Habillés en tenues de treillis, ces corps, dont deux portaient des uniformes rappelant ceux de la Garde républicaine, ont déstabilisé les riverains. Les premières analyses laissent penser que ces victimes auraient été déplacées d’un autre site, et relookées pour brouiller les pistes. Ce stratagème, qui rappelle certains mécanismes de propagande en temps de crise, n’a fait qu’accroître les interrogations sur la nature exacte de ces opérations meurtrières, relançant le débat sur l’utilisation de stratégies déstabilisatrices dans un contexte déjà marqué par des tensions politiques et sécuritaires.
L’ambiance de terreur s’est encore intensifiée le lundi 24 mars 2025 avec la découverte particulièrement poignante du corps d’une fillette d’environ 13 ans, repéré flottant dans les eaux paisibles du lac Kivu. Dans le quartier Lac-Vert, le chef, Dedesi Mitima, a indiqué que suite aux instructions du coordonnateur de la protection civile, le corps avait été rapidement enterré, dans l’espoir de freiner l’ampleur des rumeurs et des peurs qui se répandent. Cette macabre trouvaille vient s’ajouter à une série de disparitions inquiétantes qui chamboulent déjà l’ordre quotidien des habitants, amplifiant le climat d’insécurité qui règne sur la ville.
Au-delà de ces tragédies isolées, Goma fait face à une véritable campagne de violence. En l’espace de deux jours, un jeune homme signalé disparu a été retrouvé mort, vêtu d’une tenue militaire qui rappelle les pratiques douteuses au sein des forces de sécurité. Parallèlement, dans la nuit de dimanche à lundi, cinq personnes ont été blessées par balle dans différents quartiers – Kyeshero, Katoyi et Ndosho – et sont actuellement soignées dans plusieurs établissements médicaux. Ces événements s’inscrivent dans un contexte plus large d’instabilité qui semble se nourrir de la présence du groupe armé M23-AFC, arrivé en janvier dernier, et de l’évasion des plus de 4 000 détenus de la prison Munzenze.
Face à cette vague de violence, dont les répercussions se font sentir sur toute la ville, les habitants se retrouvent livrés à une insécurité croissante. Les autorités locales et les nouvelles instances de gestion de la sécurité tardent à réagir, malgré l’alerte grandissante. Les citoyens, inquiets et désespérés, s’interrogent sur les véritables enjeux derrière ces meurtres en série. Quelles seront les retombées sur la stabilité de Goma et, plus largement, sur l’ordre public en RDC ? Dans un contexte où les défis sécuritaires s’entrelacent avec des problématiques politiques et économiques – faisant écho aux actualités RDC et aux dernières nouvelles de la région – la ville semble être au bord de l’explosion d’une crise sans précédent.
Les enjeux actuels de ce climat de terreur invitent à une réflexion plus globale sur les mécanismes d’insécurité dans nos sociétés. Alors que les incidents violents et les disparitions continuent d’alimenter la peur, la communauté internationale observe avec attention ces événements, qui ne sont que le reflet d’un malaise persistant dans plusieurs régions du globe. Aux abords du lac Kivu, dans les rues de Goma et ailleurs en RDC, l’urgence d’agir se fait sentir pour restaurer la confiance et assurer la sécurité des citoyens. Les faits divers racontés ici s’inscrivent dans une dynamique de crise qui appelle à une mobilisation des forces vives de l’État et à une révision des stratégies de sécurité existantes, pour que ces nouvelles tragédies ne deviennent pas le prélude d’une déstabilisation encore plus vaste.
Au cœur de ce tumulte, la population reste vigilante et espère que les autorités feront enfin preuve de la détermination nécessaire pour endiguer la violence et rendre à Goma sa quiétude d’antan. Les récentes actualités politiques et sécuritaires en RDC relèvent d’une alarme qui ne saurait être ignorée, faisant de chaque nouvelle enquête une étape cruciale dans la quête de vérité et de justice.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd