En pleine nuit, un cauchemar s’est abattu sur le site des déplacés de Lodha, dans le territoire de Djugu, en Ituri. Six personnes, dont un enfant et deux femmes, ont tragiquement perdu la vie sous les coups brutaux des miliciens de la CODECO/URDPC. Cette attaque, survenue dans la nuit de lundi à mardi 25 mars, souligne à quel point l’instabilité persiste dans cette région déjà marquée par des violences récurrentes.
Selon des sources sécuritaires, l’assaut a débuté vers 21 heures locales, à un moment où les déplacés s’étaient déjà réfugiés dans leurs abris, espérant un peu de répit dans leur quotidien éprouvant. Une vingtaine de miliciens armés ont surgi, semant la terreur avec des coups de feu tirés en l’air pour intimider les déplacés, avant de s’introduire dans les abris. Six vies humaines ont été fauchées, ajoutant une note tragique à ce cycle de violence incessante.
Mais les dégâts ne se sont pas arrêtés là. Une dizaine de maisons du village voisin de DZI ont également été incendiées par les assaillants, laissant derrière eux des famines et un drame humanitaire amplifié. Le rôle des FARDC et des casques bleus de la MONUSCO a permis d’atténuer les conséquences de cette agression. Leur intervention rapide a sauvé des vies et permis l’évacuation de trois blessés graves vers Bunia par hélicoptère, où ils reçoivent actuellement des soins nécessaires à leur survie.
Cependant, les heures qui ont précédé l’attaque ne laissaient présager aucun répit. Les miliciens de la CODECO s’étaient déjà illustrés par l’incendie de dix-huit maisons abandonnées par leurs habitants, fuyant une violence devenue omniprésente.
Les autorités, pour leur part, restent jusqu’ici muettes face à cette tragédie. Alors que les populations locales luttent pour leur survie, cette inaction alimente des interrogations et une frustration croissante. À quand une réponse efficace pour sécuriser des lieux censés offrir refuge et espoir à ces populations déplacées ? Cette question, résonnant avec une urgence douloureuse, illustre le besoin criant d’une mobilisation nationale et internationale pour stabiliser la région.
Ce drame rappelle une fois de plus la complexité des enjeux sécuritaires dans l’Ituri et, plus largement, dans l’est de la République démocratique du Congo. Chaque effusion de sang renforce l’appel à une paix durable et à une restauration de la dignité humaine dans ces territoires meurtris.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net