Trois rotations aériennes en l’espace de quelques jours ont marqué Walikale-centre, une cité sous l’emprise des rebelles de l’AFC/M23. Ce lundi, un aéronef bi-moteur, identifiable par sa couleur blanche, effectuait son troisième atterrissage après avoir précédemment touché le sol à deux reprises ce vendredi passé sur l’aérodrome de Kigoma. Une source locale a confié, sous couvert d’anonymat, que l’appareil a repris son envol peu de temps après l’atterrissage.
Cependant, suite à ces mouvements suspects, l’armée congolaise n’a pas tardé à réagir. Usant de drones offensifs et de son aviation pour neutraliser les positions des rebelles, elle a visé l’aérodrome stratégique occupé par ces derniers, causant toutefois des dommages partiels à la piste. «Toute la piste n’a pas été détruite», a précisé une autre source locale, confirmant ainsi l’utilisation toujours possible de la piste pour des activités inhabituelles.
L’origine de cet avion, qui semble avoir des liaisons régulières avec cette zone rebelle, reste encore un mystère, alimentant les interrogations sur la logistique et les soutiens dont bénéficient les insurgés. Walikale-centre est désormais le troisième site aéroportuaire aux mains de l’AFC/M23 après les saisies de l’aéroport de Goma et de celui de Kavumu, à Bukavu. Parallèlement, au Sud-Kivu, l’aérodrome de Minembwe est lui aussi sous contrôle, mais cette fois-ci d’une milice alliée, les Twirweheho, renforçant ainsi la complexité de la situation sécuritaire dans la région.
Face à ce climat d’inquiétude, la question persiste : quel rôle joue cet avion dans les activités des groupes armés? Et surtout, qu’en est-il de la réponse conjointe pour libérer ces infrastructures vitales? En tout cas, cette réalité met en lumière un défi colossal pour les autorités congolaises, dans une région où les infrastructures aéroportuaires sont autant des leviers stratégiques que des symboles de souveraineté.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd