João Lourenço, président angolais, a annoncé dans un communiqué rendu public ce lundi 24 mars 2025, son retrait du rôle de médiateur dans le conflit entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Cette annonce marque un tournant significatif dans les tentatives de règlement de la crise sécuritaire qui sévit dans l’est de la RDC. Lourenço, tout en soulignant les défis rencontrés dans ce rôle, a évoqué son intention de se concentrer pleinement sur son mandat à la présidence de l’Union Africaine.
En 2022, l’Angola avait été désigné médiateur, avec João Lourenço à la tête des efforts diplomatiques, pour tenter d’apaiser les tensions entre la RDC et les rebelles de l’AFC/M23 soutenus par le Rwanda. Cependant, malgré des progrès limités, les initiatives majeures lancées, telles que le sommet du 15 décembre dernier et les négociations directes entre Kinshasa et l’AFC/M23, se sont soldées par des échecs. Ces revers ont contribué à la décision de Lourenço de passer la main.
Dans son communiqué, la Présidence angolaise a déclaré : “Avec la Commission de l’Union Africaine, un travail sera abouti pour qu’on puisse trouver, dans les prochains jours, le Chef d’État du pays qui pourra assumer ce rôle de médiateur du conflit entre la RDC et le Rwanda, qui sera épaulé bien sûr par les pays de la SADC, de la Communauté de l’Afrique de l’Est et les facilitateurs désignés au conflit.”
En attendant qu’un nouveau médiateur soit nommé par l’Union Africaine, João Lourenço a affirmé qu’il soutiendrait d’autres initiatives internationales susceptibles de contribuer à la résolution de ce conflit. Ces initiatives incluent les efforts des Nations Unies et des organisations internationales, mais aussi ceux des pays de bonne volonté. “Toutes les actions liées aux efforts des Nations Unies, des autres organisations internationales et des pays de bonne volonté, qui peuvent contribuer à la résolution des différents conflits qui perdurent dans notre continent, en vue de faire taire les armes et d’arriver à une paix définitive, nous sont les bienvenues”, a ajouté la Présidence angolaise.
Cette décision arrive alors qu’un sommet conjoint de la SADC et de l’EAC tenu en février 2025 à Dar es Salam avait recommandé une fusion des processus de Luanda et de Nairobi. Trois facilitateurs internationaux avaient été désignés : l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo et l’ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn Boshe, bien qu’aucune mission concrète n’ait encore été lancée.
Un autre sommet conjoint de la SADC et de l’EAC est prévu pour ce lundi 24 mars 2025, avec l’objectif de discuter de la situation sécuritaire critique dans l’est de la RDC. Les délibérations s’appuieront sur le rapport de la réunion ministérielle conjointe SADC-EAC tenue le 17 mars dernier à Harare, au Zimbabwe.
Le retrait de l’Angola en tant que médiateur souligne les complexités auxquelles font face les initiatives diplomatiques dans cette région tourmentée. À présent, les regards se tournent vers la Commission de l’Union Africaine pour désigner un nouveau médiateur et coordonner les efforts visant à ramener une paix durable dans la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd