Au cœur de Kinshasa, la criminalité urbaine atteint des sommets inquiétants. Pour répondre à cette montée de l’insécurité, la Police nationale congolaise, épaulée par la 14e région militaire, a lancé une vaste opération de lutte contre les “Kuluna”, ces gangs urbains tristement célèbres. L’opération “Nbobo”, qui s’inscrit dans un effort global pour restaurer la sécurité dans la capitale de la RDC et d’autres villes du pays, a permis l’interpellation de 356 individus soupçonnés d’être impliqués dans des actes criminels.
L’annonce a été faite lors de la 34e réunion du Conseil des ministres par Jacquemain Shabani, vice-premier ministre en charge de l’Intérieur. Il a précisé que ces suspects seront jugés dans le cadre d’audiences foraines, une initiative visant à accélérer les procédures judiciaires et à garantir une réponse immédiate aux actes de criminalité. Cette démarche marque une volonté manifeste des autorités de serrer la vis contre une situation qui menace le quotidien des habitants.
Depuis quelques semaines, Kinshasa est plongée dans une spirale de violences. Braquages, meurtres, agressions à main armée : ces actes sont devenus monnaie courante, alimentant une atmosphère d’inquiétude dans la capitale. Bien que les diverses opérations mises en œuvre par les autorités apportent un certain répit, la population reste sceptique quant à leur efficacité à long terme.
Des citoyens interrogés, comme Espoir, habitant de Kimpwanza à Lemba, témoignent d’une satisfaction mitigée. “L’opération Nbobo nous a apporté un certain soulagement, mais cela reste insuffisant. Les voleurs à main armée et les Kuluna continuent d’agir librement alors que les opérations se multiplient”, a-t-il confié. Ces sentiments reflètent une réalité complexe : si les arrestations massives démontrent la détermination des forces de l’ordre, le véritable défi réside dans la capacité à traduire ces efforts en résultats concrets et durables.
Parallèlement aux opérations de terrain, un travail de sensibilisation doit être engagé pour restaurer la confiance des Kinois envers le système judiciaire. Pourquoi certains criminels arrêtés par la police se retrouvent-ils rapidement relâchés ? Cette question, posée par de nombreux habitants, illustre un problème structurel que la seule répression ne peut résoudre.
Devant cette situation, le gouvernement est appelé à intensifier ses efforts, notamment en renforçant les capacités des services de justice et en s’assurant que les arrestations soient suivies de sanctions exemplaires. À Kinshasa, où l’insécurité est source de frustrations croissantes, l’opération “Nbobo” incarne une étincelle d’espoir. Mais pour transformer cet élan en changement véritable, les autorités doivent aller au-delà de l’effet d’annonce et garantir une sécurité pérenne pour les habitants. Les Kinois, en quête de sérénité, scruteront avec attention les résultats de cette vaste entreprise sécuritaire.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net