Le quartier de Kamaghume, dans le territoire de Beni, Nord-Kivu, respire enfin après plusieurs semaines sous tension. Les affrontements qui opposaient deux groupes armés, les Wazalendos UPLC et les Wazalendos de FAR, ont finalement trouvé une issue grâce aux efforts de médiation menés par la société civile locale. Ce retrait des factions armées marque un tournant décisif pour cette localité, longtemps paralysée par la violence.
Le vendredi 21 mars, un dialogue crucial a été initié par Justin Kavalami, président de la société civile du groupement Baswagha Madiwe. Les chefs des deux factions adverses se sont rencontrés dans l’objectif de mettre un terme à leur conflit pour la maîtrise de la localité. « Nous pouvons dire que c’est la fin de la crise sécuritaire dans le groupement Baswagha Madiwe, précisément dans le quartier Kamaghume. Désormais, la population peut, sans aucune inquiétude, regagner leur quartier », a déclaré Justin Kavalami, visiblement soulagé par l’issue positive de cette médiation.
Longtemps considéré comme un bastion de méfiance et d’insécurité, Kamaghume avait vu de nombreuses familles fuir leurs habitations, cherchant refuge dans des zones plus sûres. D’après des observateurs locaux, ce climat délétère résultait de l’exacerbation des tensions entre milices d’auto-défense, connues pour attirer un grand nombre de jeunes sous le prétexte de défendre leurs terres. Les Wazalendo, constitués principalement de jeunes patriotes, incarnent à la fois un symbole de résistance et une préoccupation pour la sécurité régionale.
Cet apaisement, bien que fragile, témoigne de la capacité de dialogue et de réconciliation au sein des communautés locales pour résoudre des conflits enracinés. Toutefois, Justin Kavalami souligne l’importance d’un effort collectif durable : « Il est crucial que les jeunes se détournent de ces groupes armés. J’appelle les parents à sensibiliser leurs enfants afin qu’ils ne soient pas entraînés dans ces mouvements destructeurs. »
Alors que les habitants de Kamaghume amorcent doucement une nouvelle phase marquée par la quiétude, des défis subsistent. Pour prévenir une éventuelle résurgence des milices, des mesures doivent être prises pour offrir des alternatives économiques et éducatives aux jeunes, souvent marginalisés et vulnérables au recrutement forcé. Cette situation met en lumière les problématiques complexes de la sécurité dans la région du Nord-Kivu, où la conjonction de forces locales et internationales reste indispensable pour asseoir une paix durable.
Avec cette réconciliation, Kamaghume entre dans une période de reconstruction, offrant une lueur d’espoir pour d’autres localités en proie à des conflits similaires dans l’est de la République Démocratique du Congo. Il reste à voir si cette accalmie temporaire pourra inspirer un modèle de résolution pacifique dans la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net