Dans la nuit du 13 mars dernier, la localité de Nzere, située dans la chefferie de Logo-Ogambi, en territoire de Faradje dans la province du Haut-Uele, a vécu un épisode troublant. Un hectare entier de champ de manioc et trente sacs de paddy ont été réduits en cendres par des individus non identifiés, plongeant la communauté locale dans une angoisse palpable. L’incident, rapporté par diverses sources locales, rehausse les préoccupations sécuritaires qui minent cette région de l’est de la République démocratique du Congo.
Jean-Baptiste Afema Agasuru, une des victimes touchées par cet acte, pointe du doigt les éleveurs nomades Mbororo. Selon lui, ces derniers auraient orchestré cet incendie en représailles à son refus de leur vendre du paddy quelques jours auparavant. Une telle accusation ravive les tensions entre les agriculteurs locaux et les éleveurs nomades, dont la coexistence semble, ici encore, loin d’être paisible.
Cette situation, qui n’est malheureusement pas un cas isolé, appelle à l’intervention des autorités compétentes. Dans un vibrant plaidoyer, Jean-Baptiste Agasuru exige l’ouverture d’une enquête pour identifier, arrêter et sanctionner les coupables. Plus encore, il réclame la mise en place de mécanismes clairs et durables pour assurer le rapatriement de ces éleveurs dans leurs pays d’origine, afin de garantir la sécurité et préserver les moyens de subsistance des communautés locales. L’appel de cette victime est un cri d’alarme qui témoigne des attentes grandissantes vis-à-vis des institutions étatiques pour répondre à ces défis.
La présence des éleveurs nomades Mbororo dans certains territoires du Haut-Uele n’est pas sans controverse. Depuis leur arrivée, ils sont accusés de divers méfaits, notamment la pollution des sources d’eau, la destruction des champs agricoles par leurs troupeaux, ainsi que des actes violents allant parfois jusqu’aux meurtres d’autochtones. Ces actes accentuent la méfiance à leur égard, montrant à quel point la cohabitation, initialement envisagée, peine à s’établir dans un climat de confiance mutuelle.
Cette flambée de tensions n’est qu’un exemple parmi tant d’autres des problèmes auxquels les provinces de l’est de la RDC doivent faire face. Au-delà de l’indignation, ces incidents invitent à une réflexion approfondie sur les politiques publiques à établir pour prévenir de tels conflits. Alors que la sécurité demeure un enjeu majeur dans cette vaste région, l’avenir d’une coexistence harmonieuse dépendra indéniablement de la volonté des parties prenantes à dialoguer et à s’engager sincèrement pour une paix durable.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd