Donald Trump frappe encore fort avec l’annonce d’un nouveau décret signé le 20 mars 2025. Le président américain a ordonné une série de mesures ambitieuses pour booster la production minière sur le sol américain. Cette initiative, qui englobe des minerais critiques tels que l’uranium, le cuivre, la potasse et l’or, reflète une volonté affirmée de réduire la dépendance des États-Unis à des puissances étrangères sur ce secteur stratégique.
Pour l’administration Trump, le timing est crucial. Le pays, selon ses responsables, fait face à des menaces économiques et sécuritaires graves qui exigent une restructuration de ses politiques minières. Ainsi, dans les dix jours suivant cette directive, le secrétaire à l’Intérieur accompagnera les équipes présidentielles dans l’identification des terres fédérales contenant des réserves exploitables. Ces zones prioritaires seront centrées sur l’extraction et le raffinage des minerais, renforçant l’idée du “Made in America” sous l’angle minier.
Mais ce virage protectionniste pourrait avoir des répercussions internationales, notamment en RDC. Depuis plusieurs mois, Kinshasa et Washington avaient entamé des discussions autour d’un éventuel partenariat sur l’exploitation des minerais rares congolais. Le président Félix Tshisekedi avait mis en avant une condition forte : pas de partenariat sans une valorisation locale des minerais. Lors d’une récente interview au Figaro, il a insisté sur la nécessité de transformer les ressources minières in situ afin de générer des avantages partagés et durables.
Cependant, l’annonce de Trump redistribue les cartes de ce dialogue. En mettant l’accent sur l’indépendance minérale des États-Unis, cette décision pourrait compromettre un éventuel accord USA-RDC. Malgré des déclarations ouvertes de la part du département d’État américain et le déplacement récent de Ronny Jackson, envoyé spécial de Trump, en RDC pour discuter de la paix et d’investissements miniers, l’initiative “Faire plus en Amérique” semble indiquer une réorientation des efforts américains vers leur territoire.
Pour la RDC, cette situation ramène au cœur du débat une question clé : comment maximiser les bénéfices de ses immenses richesses en minerais dans un monde de plus en plus tourné vers l’autosuffisance économique ? Le chemin vers un équilibre entre autonomie nationale et coopération internationale devient toujours plus étroit, alors que les enjeux géopolitiques et environnementaux autour des ressources s’intensifient.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd