Le territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu, a une fois de plus été le théâtre d’un assassinat tragique. Charles Kalibiri, chef du village Malehe, dans le groupement Kamuronza, a été froidement abattu par des hommes armés non identifiés dans la soirée du 21 mars 2025. Le drame s’est déroulé au quartier Birere 1, dans la cité de Sake, plongeant toute la communauté locale dans la tristesse et l’effroi.
Selon les témoins sur place, les assaillants ont brisé une fenêtre avec une pierre avant de pénétrer dans la maison de leur victime. Ils auraient tiré à bout portant sur le chef du village, causant sa mort immédiate. Monsieur Yengayenga, une autre personne présente sur les lieux, a été blessé au pied lors de l’attaque et a été rapidement transféré à l’hôpital CBCA Ndosho pour des soins d’urgence. Fait troublant, les assaillants auraient abandonné leurs armes sur place avant de disparaître dans la nuit, rendant leur identification encore plus complexe.
La confirmation de cet événement a été faite par Mwami Bauma Bitsibu Wabulenda, chef du groupement Kamuronza, qui a exprimé son choc et sa douleur face à cet assassinat. Dans un message empreint d’émotion, il a rendu hommage à Charles Kalibiri, le qualifiant de “leader respecté et dévoué au développement et à la cohésion sociale de son village”. Ce dernier était apprécié pour son intégrité et sa droiture, des qualités qui auront marqué son mandat à la tête du village de Malehe.
Cet assassinat n’est malheureusement pas isolé. En effet, moins de deux mois plus tôt, le 10 février dernier, un autre drame avait endeuillé le territoire de Nyiragongo, tout proche. Un chef de village et sa famille furent exécutés dans des circonstances similaires. Cette série d’attaques ciblant les responsables locaux soulève des questions cruciales sur la sécurité dans le Nord-Kivu, une région largement déstabilisée par les activités incessantes des groupes armés et une instabilité chronique.
Les autorités locales ont condamné cet acte criminel avec fermeté et ont annoncé l’ouverture prochaine d’une enquête pour traduire les coupables en justice. Pour l’heure, aucune revendication n’a été formulée, amplifiant les inquiétudes de la population sur le manque de sécurité et la vulnérabilité des leaders locaux.
Ces meurtres en série mettent en lumière les défis sécuritaires majeurs dans le Nord-Kivu. Quelles mesures supplémentaires le gouvernement prendra-t-il pour restaurer la sécurité et protéger ses citoyens ? Face à l’ampleur de cette criminalité, les habitants attendent des réponses rapides et décisives. Cette tragédie, comme tant d’autres, reflète la dure réalité de la vie dans cette région où le quotidien demeure marqué par une lutte pour la survie et un besoin de sécurité accrue.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd