Des affrontements d’une intensité inquiétante ont éclaté ce samedi 22 mars au village Bethlehem, dans la région de Fataki, territoire de Djugu, en Ituri. Ces combats opposent l’armée ougandaise (UPDF) et la milice CODECO, replongeant cette région dans l’incertitude après seulement deux jours d’accalmie.
Les premières détonations ont été entendues dès l’aube dans les zones de Fataki et Djaiba, situées à environ 80 kilomètres de Bunia. Des témoins rapportent un usage intensif d’armes légères et lourdes. Selon plusieurs sources locales, la flambée de violence a été déclenchée par une attaque surprise des miliciens de la CODECO suite au retrait de certaines troupes ougandaises vers Mahagi, où une base a été récemment installée dans le cadre d’une opération conjointe avec les forces armées congolaises.
Les assauts, qui auraient été initiés après qu’un jeune de la région a été agressé par des individus non identifiés, ont pris les troupes restées sur place au dépourvu. Par ailleurs, des scènes de pillages ont été enregistrées sur la RN27, notamment sur l’axe Gbakalu-Libi, interrompant momentanément le trafic. Ces actes de banditisme exacerbent la crise sécuritaire, marquée par la concentration de plusieurs civils cherchant refuge à Djaiba et près de la base de la MONUSCO.
Bien que des sources sécuritaires annoncent un lourd bilan avec plusieurs pertes de vie de part et d’autre, les informations restent floues. Aucune communication officielle n’a encore été rendue publique par l’armée congolaise ou l’UPDF, laissant les populations locales dans un climat d’angoisse et de désinformation.
Cette situation met à nouveau en lumière l’instabilité chronique dans cette partie de la République Démocratique du Congo. Les acteurs politiques et sécuritaires vont-ils enfin se mobiliser pour instaurer une paix durable ? Alors que l’Ituri peine à se relever de cycles de violence répétés, la reprise des combats remet en question l’efficacité des efforts de stabilisation en cours. L’urgence d’une solution pérenne semble plus cruciale que jamais.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net