Ce jeudi 20 mars 2025, le territoire de Lubutu, dans le Maniema, a été le théâtre d’une forte psychose marquée par des déplacements massifs de population. Les habitants, en quête de sécurité, ont afflué vers diverses entités jugées plus sûres, suite à la récente occupation de la cité de Walikale par les rebelles de l’AFC/M23. Walikale-centre, désormais sous le contrôle des insurgés, se situe à seulement 202 kilomètres de Lubutu, une proximité qui alimente les craintes des populations locales.
Les tensions ont commencé à monter dès mardi, avec l’arrivée de déplacés provenant de l’axe Walikale, de Mubi, de Birue, et d’Osso, zones situées à la frontière entre le Nord-Kivu et le Maniema. Ces mouvements ont engendré un véritable exode à Lubutu-centre. Une source hospitalière témoigne : « Vraiment l’inquiétude est au zénith, tout le territoire est en train de se vider. »
Face à ces événements, les habitants tentent de trouver refuge dans des zones voisines, notamment à Kindu, chef-lieu du Maniema, à 400 kilomètres, ou encore à Kisangani, situé à 244 kilomètres. Certains préfèrent rejoindre les alentours proches, comme le parc de Maiko ou Lowa, situé à 150 kilomètres d’Ubundu, espérant échapper à la menace grandissante des rebelles.
Cette occupation brutale de Walikale a profondément bouleversé l’équilibre déjà fragile de la région. Sous le contrôle de l’AFC/M23 depuis le mercredi 19 mars, à la suite de violents affrontements, la cité stratégique de Walikale est devenue un point névralgique d’instabilité. L’ombre de cette insécurité plane désormais sur des villes comme Kisangani, distante de 444 kilomètres, et même sur Kindu.
Selon la société civile locale, les infrastructures telles que les écoles et les églises sont désormais des refuges improvisés pour accueillir les flux constants de déplacés internes. Cette crise humanitaire met en lumière l’urgence d’une intervention pour restaurer la sécurité dans ces territoires. Les autorités sont-elles prêtes à répondre à cette escalade violente et à protéger les populations qui, chaque jour, vivent dans la peur de nouvelles attaques ?
La situation à Lubutu, devenue un carrefour pour les déplacés fuyant les conflits, symbolise les défis sécuritaires de la RDC, où les populations paient un lourd tribut face à la montée des violences armées. Quelle sera la réponse des autorités et de la communauté internationale pour endiguer cette crise ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd