Le territoire de Mwenga, dans la province troublée du Sud-Kivu, a été récemment le théâtre d’un affrontement sanglant entre les Wazalendo, sous les ordres du général autoproclamé Kakobanya Nakalambi, et une coalition regroupant les groupes armés Twirwaneho, Androi, et Red Tabara, alliée aux tristement célèbres M23. Ces combats survenus le 19 mars 2025 dans la localité de Mikenge ont coûté la vie à au moins cinq personnes, toutes assimilées aux combattants de la coalition Twirwaneho, selon un notable local.
Le drame attise une fois de plus les tensions dans une région marquée par des violences récurrentes entre groupes armés adverses, accentuant l’isolement des habitants pris au piège. Les luttes pour le contrôle des zones stratégiques de cette région de la République démocratique du Congo se poursuivent sans répit. Alors que les Wazalendo, désormais maîtres de Mikenge depuis le 6 mars dernier, consolident leur position, les populations locales se trouvent, elles, dans une situation délicate.
Témoignant de la gravité des faits, la société civile a tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces affrontements. Pacifique Kararuka, président de la Nouvelle Société Civile du Congo à Kipupu, confirme que « ces violences ont entraîné plusieurs morts et blessés », mais note une accalmie temporaire après une opération de ratissage menée par les Wazalendo. Toutefois, le spectre d’autres violences plane toujours, laissant Mikenge et ses environs dans une tension palpable.
La propagation des affrontements entre groupes armés multiplie les conséquences tragiques non seulement pour les combattants, mais également pour les civils, en particulier dans le territoire de Mwenga où insécurité et précarité se conjuguent trop souvent. Des voix s’élèvent pour condamner ces violences, dont celle de Moïse Nyarugabo, qui a usé de la plateforme X pour souligner la persistance de l’insécurité dans cette localité.
Cette situation rappelle encore une fois le défi énorme que représente la pacification du Sud-Kivu pour les autorités congolaises. La perte de Mikenge au profit des Wazalendo, un groupe dirigé de main ferme par un général autoproclamé, illustre non seulement les faiblesses de l’État dans cette région, mais aussi les enjeux profonds de pouvoir et de ressources qui alimentent ces conflits. Le territoire de Mwenga, comme bien d’autres, demeure une illustration frappante des défis de gouvernance et de sécurité auxquels la RDC doit faire face.
Alors que l’accalmie semble s’installer pour le moment, les habitants de Mikenge et des alentours vivent avec l’incertitude permanente d’un retour des hostilités. Les efforts pour ramener une stabilité durable sont impératifs afin d’enrayer ce cycle infernal de violence.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
