Les tensions dans l’est de la République Démocratique du Congo ne cessent de secouer le Sud-Kivu. Ce jeudi 20 mars, dès les premières lueurs de l’aube, des affrontements sanglants ont éclaté à Kawera, un village niché à environ six kilomètres de Minembwe, dans le territoire de Fizi. Ces violences opposent le groupe armé Wazalendo épaulé par les Forces Armées de la RDC (FARDC), à une coalition complexe formée par Twirwaneho Android, les milices Red Tabara et le tristement célèbre M23.
Selon des sources locales, les hostilités ont débuté à 4 heures du matin, plongeant la région dans une nouvelle spirale de violence. Dans un témoignage recueilli par des acteurs de la société civile locale, il a été rapporté que “les forces Wazalendo mènent des offensives pour reprendre certaines entités de Minembwe”. Leur détermination illustre la quête féroce de contrôle territorial dans cette zone où les rivalités armées se superposent aux questions ethniques et politiques.
Appartenant au secteur de Lulenge, dans le groupement Basimunyaka, le village de Kawera est aujourd’hui le théâtre d’une bataille féroce, laissant les habitants dans l’angoisse. Ce regain de violence survient dans un contexte déjà tendu, marqué récemment par la mort de Ebuela Mutetezi, l’un des leaders influents du groupe Wazalendo. Sa disparition, orchestrée par des membres d’un autre groupe Wazalendo dans le même territoire, a exacerbé les dissensions internes et multiplié les tensions.
Cette escalade soulève de nombreuses interrogations : pourquoi ces coalitions d’intérêts divergents se forment-elles ? Quel rôle les FARDC peuvent-elles jouer pour restaurer une paix durable ? Les interactions complexes entre ces groupes paraissent de plus en plus enracinées, remettant en question la stabilité de la région et les efforts de désarmement promus par Kinshasa.
Au-delà de ces affrontements, c’est tout un système géopolitique fragile qui se dévoile. Les différents protagonistes de cette crise semblent engagés dans un cercle vicieux de représailles et d’ambitions territoriales. La recrudescence des attaques met également en lumière le défi persistant d’une gestion des conflits dans l’est de la RDC, où la conjonction de forces militaires régulières et milices armées provoque des tragédies sans fin.
Alors que la communauté internationale s’efforce timidement de répondre aux crises humanitaires, les populations locales, elles, restent les premières victimes d’un conflit qui semble loin de trouver un dénouement. Les affrontements à Kawera ne sont qu’un épisode supplémentaire dans une série de violences qui ébranlent la stabilité de l’est de la RDC.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
