Un nouveau rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) expose avec précision l’ampleur inquiétante des violations des droits humains en République démocratique du Congo (RDC) pour le seul mois de janvier 2025. Les chiffres sont stupéfiants : 309 violations recensées touchant 808 victimes, dont un nombre significatif de femmes et d’enfants. Ces statistiques viennent alerter sur la gravité persistante des conflits dans le pays, en mettant en lumière les provinces les plus touchées, à savoir le Nord-Kivu, l’Ituri et le Sud-Kivu.
La région du Nord-Kivu affiche à elle seule 60 % des violations documentées, tandis que l’Ituri et le Sud-Kivu comptent chacune pour 13,9 % des cas. Fait notable, même certaines provinces éloignées des conflits majeurs comme le Haut-Katanga, Kinshasa et le Maï-Ndombe ne sont pas épargnées par les exactions. Ces données révèlent une propagation géographique alarmante des atteintes aux droits humains dans le pays.
Les conclusions du BCNUDH pointent directement la responsabilité des groupes armés tels que la CODECO, l’UPLC et le M23 dans les violences sexuelles liées aux conflits (VSLC). Des viols collectifs, accompagnés dans certains cas de vols, ont été rapportés, ciblant principalement des populations civiles. En janvier, 12 incidents de VSLC ont laissé derrière eux 45 victimes adultes, la majorité étant recensée en Ituri avec 34 personnes affectées. Le Nord-Kivu, avec ses huit victimes, et le Sud-Kivu, avec trois, témoignent également de la prégnance de ces actes odieux.
La situation en Ituri est particulièrement dramatique. En plus des violences sexuelles, des affrontements armés entre divers groupes continuent de plonger les populations locales dans la tourmente. Pour l’ensemble du mois de février, les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa ont vu près de 100 000 personnes fuir leurs villages à cause des violences persistantes. Cette crise humanitaire témoigne de l’échec des accords signés l’an dernier par cinq groupes armés, notamment la CODECO et le FRPI, qui avaient pourtant promis une cessation des hostilités.
Les actions des autorités semblent inefficaces face à l’aggravation des violences. La province du Sud-Kivu, elle aussi frappée lourdement par la guerre entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, voit des milliers de déplacés s’accumuler, exacerbant une situation humanitaire déjà critique. Le fardeau des populations locales ne fait qu’augmenter, entre la terreur des groupes armés et l’inaction des acteurs étatiques.
Face à ces réalités, une question demeure : jusqu’à quand les civils congolais devront-ils subir les conséquences de cette instabilité chronique ? Les appels à la communauté internationale pour intensifier les efforts de protection semblent s’amplifier, tandis que les solutions durables pour la paix et la sécurité apparaissent comme une denrée rare. Sans une action immédiate et bien coordonnée, le spectre de nouvelles violences risque de continuer à hanter la RDC pour les années à venir.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd