La Nouvelle société civile congolaise (NSCC) du Nord-Kivu, à travers ses coordinations urbaines de Butembo et du territoire de Lubero, a tiré la sonnette d’alarme sur les exactions incessantes perpétrées par des groupes armés locaux. Cette situation, qui exacerbe l’insécurité dans la région, a été dénoncée lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 20 mars.
Dans leur communiqué, les représentants de la NSCC accusent certains membres de ces groupes armés de se déguiser en rebelles des ADF pour semer la terreur parmi la population. Outre les massacres, cette insécurité empêche également une vie socio-économique normale dans la région. “Cette situation d’insécurité multidimensionnelle impacte négativement les activités socio-économiques de la région et surtout la survie des populations civiles”, a déclaré Maître Mirembe Katembo, président de la Nouvelle société civile urbaine de Butembo, en lisant le communiqué.
Le rôle des autorités provinciales et nationales est vivement questionné. La société civile réclame une action immédiate et concertée du gouvernement congolais, notamment du gouverneur militaire du Nord-Kivu, pour ramener une paix durable dans la région. “Nous demandons au gouvernement congolais d’imposer la paix en urgence, car le sang des Congolais a trop coulé”, martèle le communiqué.
Les services de sécurité sont également dans le collimateur de la NSCC. Ces derniers sont exhortés à assurer une protection accrue non seulement pour les civils, mais aussi pour les acteurs de la société civile et les défenseurs des droits humains, souvent victimes d’intimidations et d’agressions. En parallèle, la société civile préconise la délocalisation des groupes armés responsables des massacres dans les secteurs de Bapere et de Baswagha.
Les Wazalendo, combattants locaux supplétifs de l’armée, sont appelés à adopter une approche respectueuse des droits humains pour regagner la confiance des populations locales. “Nous leur demandons de prêcher par l’exemple en respectant les droits humains et de ne pas considérer les acteurs de la société civile comme des ennemis”, souligne le communiqué.
Par ailleurs, la NSCC a également dénoncé une prolifération inquiétante des barrières policières dans certaines zones urbaines de Butembo, notamment à Malende, dans la commune de Kimemi. Cette pratique, qui se manifeste par des tracasseries contre les administrés, est vivement critiquée. La société civile invite le maire à intervenir rapidement pour mettre fin à cette situation.
Ces appels montrent une fois de plus l’urgence d’action dans une région où l’insécurité chronique continue de peser lourdement sur la vie de ses habitants. Le gouvernement congolais et les autorités locales sont désormais sous pression pour répondre efficacement à ces multiples défis, faire cesser les violences, et rétablir la confiance d’une population meurtrie.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net