Le Secrétaire général des Nations-unies, Antonio Guterres, a exprimé mercredi 19 mars sa satisfaction envers les efforts de médiation de Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani, l’Émir du Qatar. Cette initiative trilatérale, impliquant Félix Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo (RDC), et Paul Kagame, Président du Rwanda, s’est tenue le 18 mars à Doha selon un communiqué lu par son porte-parole lors du briefing de presse à New-York.
Cette réunion stratégique entre les dirigeants visait à trouver des solutions durables au conflit dans l’Est de la RDC. Cette région est troublée par les conflits armés, notamment ceux liés aux activités du mouvement rebelle M23, ainsi qu’aux tensions politiques profondes entre Kinshasa et Kigali.
Le rôle clé de l’Émir du Qatar dans la désescalade a été salué par Antonio Guterres, qui a insisté sur l’importance d’un dialogue ouvert et constructif pour résoudre ces différends complexes. Il a notamment rappelé la nécessité de respecter les termes du cessez-le-feu convenu lors du sommet conjoint EAC-SADC du 8 février 2025. Une résolution qui oblige toutes les parties, y compris le M23 et les forces rwandaises présentes en RDC, à mettre fin immédiatement aux hostilités.
La réunion de Doha représente également un nouvel élan vers la fusion des processus de Luanda et de Nairobi, deux initiatives africaines distinctes ayant pour but de promouvoir la stabilité dans la région des Grands Lacs. Les discussions entre le gouvernement de la RDC et le M23, prévues conformément aux résolutions régionales et internationales, sont vivement appuyées par les Nations-unies.
Par ailleurs, le Secrétaire général a réitéré l’urgence de mettre en œuvre les recommandations du Conseil de sécurité, notamment le retrait des forces du M23, accusées de nombreuses exactions, et des troupes rwandaises de la RDC. La Mission des Nations-unies en RDC (MONUSCO) demeure mobilisée pour soutenir les efforts de paix et fournir une assistance humanitaire dans les zones les plus affectées par les combats.
Ce 18 mars marque un tournant majeur, car il s’agissait du premier face-à-face entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame depuis l’intensification des violences en RDC, notamment après la chute de Goma et Bukavu aux mains des rebelles du M23. Ce rendez-vous de haut niveau s’inscrit également dans une dynamique régionale et internationale visant à encourager le dialogue et le respect de la souveraineté congolaise. Les attentes sont grandes pour que cette démarche, orchestrée sous l’égide du Qatar, permette enfin de déboucher sur une paix durable dans une région tourmentée par des décennies de conflits et de méfiance réciproque.
En définitive, l’initiative qatarie, appuyée par les Nations Unies, représente une lumière d’espoir dans l’un des conflits les plus complexes d’Afrique subsaharienne. À la croisée des chemins, ce rapprochement pourrait porter les germes d’un avenir plus serein pour les populations de l’Est de la RDC et leurs voisins immédiats.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
