Un nouveau drame a endeuillé la région du lac Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo lors de la soirée du 18 mars. Une pirogue motorisée assurant la liaison entre Kitembo, dans la province du Sud-Kivu, et Nzulo, au Nord-Kivu, a chaviré, laissant plusieurs personnes portées disparues. Selon des témoignages recueillis sur place, seules cinq personnes auraient pu être sauvées grâce aux interventions rapides des habitants et des équipes de secours.
Le constat de cette tragédie a été dressé par Innocent Bahimba, membre de la société civile du groupement Buzi, qui déplore ce qu’il qualifie de catastrophe prévisible. « Plusieurs personnes sont portées disparues, mais leur nombre exact reste incertain », a-t-il déclaré. Selon lui, les conditions météorologiques défavorables, conjuguées à une mauvaise gestion du chargement, sont en grande partie responsables du naufrage. Il évoque des pluies diluviennes et des vagues qui auraient surpris l’embarcation, déjà fragilisée par un chargement excessif ou mal réparti.
Ce n’est malheureusement pas la première fois que de tels incidents surviennent sur le lac Kivu, un point névralgique pour de nombreux habitants des deux rives qui l’utilisent pour leurs déplacements et activités économiques. Les embarcations surchargées et la négligence des normes de sécurité sont régulièrement pointées du doigt, pourtant les solutions tardent à être mises en œuvre. Dans une région enclavée où les infrastructures terrestres sont limitées, le lac reste un moyen de transport privilégié mais risqué.
La mobilisation s’organise actuellement dans les environs pour tenter de retrouver les disparus. Les autorités locales, aidées de volontaires, ont déployé des équipes sur le lac dans l’espoir de retrouver des survivants ou d’éventuels corps. Cette mobilisation met une nouvelle fois en lumière l’absence de mécanismes préventifs solides et les moyens insuffisants dédiés à la gestion de telles catastrophes.
Ce naufrage pose une question cruciale : combien de drames sur le lac Kivu faudra-t-il encore pour voir une réelle réforme des pratiques de transport fluvial dans cette région ? La sécurité des habitants, leur droit de circuler sans risques, doivent devenir des priorités. Ces tragédies, bien que fréquentes, ne devraient pas être perçues comme de simples fatalités.
La population espère désormais une réponse des autorités nationales pour non seulement aider les familles des disparus, mais aussi envisager des mesures pratiques visant à éviter que de tels drames ne se reproduisent. Une meilleure sensibilisation, un contrôle rigoureux des embarcations et des possibilités de diversification des moyens de transport dans cette région enclavée sont autant de pistes qui méritent d’être explorées.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd