Vingt-et-un détenus ont retrouvé leur liberté, mardi, grâce à une mesure de grâce présidentielle à la prison centrale de Kenge, dans la province du Kwango. Ces libérations marquent une première étape dans la politique de désengorgement des établissements pénitentiaires en République démocratique du Congo (RDC). Parmi les bénéficiaires figurent des invalides et des détenus ayant purgé les trois quarts de leur peine. Ces derniers avaient été condamnés pour des infractions mineures, notamment des vols simples.
Cette décision, orchestrée par le gouvernement provincial, s’inscrit dans une volonté claire d’améliorer les conditions de détention dans un système carcéral notoirement encombré. Timothée Nzundu, ministre provincial de la Justice, a affirmé que ce processus n’en est qu’à ses débuts. « Il y a eu 21 personnes libérées, et les infractions ont été étudiées en fonction des critères définis. Nous avons des invalides, des personnes ayant purgé les trois quarts de leur peine », a déclaré le ministre. Cette mesure, selon lui, tire sa légitimité de la grâce présidentielle et des instructions du ministre national de la Justice.
La prison de Kenge, comme d’autres en RDC, fait face à une surpopulation qui met à rude épreuve les infrastructures et ne permet pas de garantir des standards dignes en termes de conditions de détention. Avec actuellement 212 prisonniers encore sous sa responsabilité, l’établissement reste bien au-delà de sa capacité idéale. Cette initiative de désengorgement vient donc comme une bouffée d’air frais, tant pour les détenus que pour le personnel pénitentiaire.
Alors que cette libération est saluée par de nombreuses organisations de droit de l’homme, elle suscite également des questions importantes : Comment s’assurer que ces mesures continuent et qu’elles ne servent pas uniquement d’actes symboliques ? Et quelles autres réformes doivent être entreprises pour un système carcéral plus axé sur la réhabilitation que sur la simple détention ?
Pour Timothée Nzundu, la réponse réside dans la continuité. « Nous avons actuellement 212 prisonniers, et nous allons poursuivre le processus », a-t-il promis, jetant ainsi peu de lumière sur les étapes futures mais montrant une volonté politique affirmée. Reste à voir si cette initiative isolée pourra se répercuter de manière systémique dans les autres provinces de la RDC, où la réalité carcérale reste tout aussi préoccupante.
La libération des détenus de la prison de Kenge peut-elle marquer un tournant vers des réformes structurelles du système carcéral en RDC ? Avec seulement quelques exemples à suivre, il est trop tôt pour le dire. Une chose est toutefois sûre : cette opération a permis de relever, ne serait-ce que temporairement, les conditions de vie de dizaines de détenus.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
