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Crise humanitaire en RDC : Plus de 100 000 déplacés au Maniema

Depuis plusieurs mois, l’Est de la République démocratique du Congo sombre dans une intensification inquiétante des violences. Selon les Nations Unies, plus de cent mille personnes ont traversé le territoire de Lubutu, situé dans le Maniema, en provenance du territoire de Walikale, dans la province du Nord-Kivu, une situation alarmante qui s’est déroulée jusqu’au 14 mars dernier. Ces nouvelles vagues de déplacés viennent s’ajouter aux huit mille personnes déjà enregistrées dans cette région depuis le début de l’année.

Les combats dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu provoquent des déplacements massifs et des pertes humaines tragiques. Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, a pointé du doigt lors d’un point presse à New York le mardi 18 mars, les conséquences désastreuses de la recrudescence des violences dans ces régions. Il a notamment révélé que ces violences poussent les populations à chercher refuge dans les provinces voisines comme le Maniema, le Tanganyika et la Tshopo. Cependant, cette mobilité n’est pas sans conséquences : l’accès aux services humanitaires demeure extrêmement limité, exacerbé par un manque criant de financement.

Dans le territoire de Walungu, au Sud-Kivu, des affrontements récents ont causé la mort de six civils et forcé des dizaines de milliers de personnes à abandonner leurs foyers. Au Nord-Kivu, bien que 15 000 personnes soient retournées dans leurs villages de la région de Rwanguba, territoire de Rutshuru, depuis janvier, les tensions dans la zone restent palpables, menaçant tout semblant de stabilité dans cette partie du pays.

La question humanitaire persiste avec acuité. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) et ses partenaires tentent tant bien que mal de répondre aux besoins urgents. Les domaines priorisés incluent notamment la santé, avec une attention accrue à la santé mentale, ainsi que des aides vitales telles que des articles ménagers essentiels et de la nourriture. Mais ces efforts colossaux restent en deçà des attentes en raison de la persistance des conflits et des déficits financiers massifs.

Sur le plan sécuritaire, l’ombre du M23 plane toujours. D’après des rapports de l’ONU, ce groupe armé aurait été aperçu à 75 km au nord-ouest d’Uvira. La Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO) concentre ses efforts pour protéger les civils dans le Grand Nord du Nord-Kivu ainsi que dans l’Ituri, où 60 % de ses forces sont actuellement présentes. Pourtant, les limites des actions humanitaires et sécuritaires face à l’ampleur de la crise soulèvent des questions cruciales. Combien de temps encore ces populations pourront-elles survivre dans cet engrenage infernal qui semble sans fin ? La communauté internationale restera-t-elle spectatrice de cette tragédie humanitaire, ou choisira-t-elle enfin d’agir efficacement ?

Ce drame humain qui afflige l’Est de la RDC rappelle l’urgence d’une réponse concertée et durable tant sur le plan sécuritaire qu’humanitaire. En attendant, ce sont des milliers de voix anonymes qui s’éteignent chaque jour dans l’indifférence presque générale.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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