Les tensions dans l’est de la République démocratique du Congo se sont de nouveau intensifiées avec les récents affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23/AFC. Ces combats, décrits comme violents par des observateurs locaux, ont éclaté près de Masisi-centre lundi 17 mars, avant de s’étendre mardi 18 mars 2025 aux régions de Mpofi-centre et Mutakato, situées à une cinquantaine de kilomètres de Walikale-centre.
Ces affrontements opposent une coalition formée par les FARDC et les miliciens Wazalendo à des forces rebelles qui, ces derniers mois, ont multiplié les incursions dans cette région stratégique. Grâce à des renforts militaires en provenance de Kisangani, les FARDC ont pu reprendre temporairement le contrôle de plusieurs positions, repoussant ainsi le M23 qui s’était dangereusement rapproché de 25 kilomètres seulement de Walikale-centre.
Cependant, cette victoire militaire n’est pas sans conséquences pour les populations civiles. Un bombardement effectué dimanche 17 mars à l’aide d’un avion Soukhoï aurait causé des pertes humaines tragiques : trois morts et six blessés ont été rapportés à l’hôpital de Kibua. Outre ces pertes, des maisons autour de l’hôpital ont été détruites, semant ainsi une désolation supplémentaire parmi les habitants déjà meurtris par des années de conflit.
Face à cette escalade, le climat demeure incertain. Une grande partie de la population de Walikale-centre, estimée à plusieurs centaines de familles, a fui la zone pour se réfugier dans des localités jugées plus sûres, rejoignant ainsi les humanitaires qui ont également évacué pour des raisons de sécurité. Cette crise humanitaire en plein essor rappelle les conséquences dévastatrices de ces conflits prolongés dans une région riche en ressources mais en proie à une insécurité chronique.
Le territoire de Walikale, bien que marqué par la violence, abrite plusieurs sites miniers d’importance, notamment celui de Mantungu, situé dans le groupement Utunda. Ce site d’exploitation artisanale est connu pour son or et d’autres minerais largement convoités, alimentant ainsi indirectement le conflit armé. La question se pose alors : cette richesse minière, destinée à être une bénédiction, est-elle en train de devenir une malédiction pour les populations locales ?
Alors que la communauté internationale appelle à un cessez-le-feu immédiat, les acteurs locaux déplorent l’absence de solutions politiques durables qui permettraient de mettre un terme à ce cycle de violences. Les appels à une meilleure sécurité dans la région restent pressants, mais la situation demeure critique et nécessite une réponse rapide pour éviter une catastrophe humanitaire encore plus importante.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net