Ce mardi 18 mars, une rencontre d’une importance capitale s’est tenue à Doha, au Qatar, regroupant les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, sous la médiation bienveillante de l’Émir Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani. Cette réunion marque la première entre les deux chefs d’État depuis l’escalade dramatique des violences dans l’Est de la RDC, où les rebelles du M23, soutenus par Kigali selon plusieurs sources, ont pris le contrôle des villes stratégiques de Goma et Bukavu.
Dans une déclaration officielle, le ministère qatari des Affaires étrangères a souligné que les discussions se sont axées sur la pacification de la région orientale de la RDC, un foyer de tensions persistantes depuis des décennies. Les deux dirigeants africains, épaulés par l’Émir du Qatar, ont salué les progrès accomplis dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi. Ils ont également exprimé leur adhésion au sommet conjoint EAC-SADC de février dernier à Dar-es-Salaam, qui avait constitué une étape importante dans la recherche de solutions durables.
Un engagement commun pour un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel a émergé de cette rencontre. Les chefs d’État ont convenu de poursuivre les dialogues amorcés à Doha, dans l’optique de fusionner les initiatives de Luanda et de Nairobi pour en faire une voie commune vers la paix durable. Ce geste symbolique témoigne d’une volonté de surmonter les rancunes historiques et de bâtir une cohabitation pacifique, indispensable à la stabilité régionale.
Par ailleurs, Tshisekedi et Kagame ont tenu à exprimer leur gratitude envers l’État du Qatar et son Émir pour avoir initié et facilité cette rencontre exceptionnelle. Selon des sources officielles, ce dialogue trilatéral aurait renforcé la confiance mutuelle et ouvert de nouvelles perspectives pour un avenir plus harmonieux en Afrique centrale.
Mais pendant que Doha respirait un parfum d’espoir, Luanda enregistrait une déception cuisante. Prévue le même jour, une session de négociations directes entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23 n’a finalement pas eu lieu. Selon la médiation angolaise, des “raisons et circonstances de force majeure” ont conduit à l’annulation de ce rendez-vous.
Le M23, dans un communiqué publié la veille, a annoncé son retrait des pourparlers, invoquant des sanctions européennes infligées à ses dirigeants. Ce développement compromet gravement les efforts de dialogue, selon le mouvement rebelle, et pose une nouvelle fois la question de la crédibilité des initiatives de paix face à des réalités géopolitiques complexes.
Cette double dynamique, entre avancées diplomatiques et blocages locaux, jette une lumière crue sur les défis gargantuesques qui attendent la région. Si les initiatives internationales offrent un cadre prometteur, elles doivent s’accompagner d’une volonté d’action et de compromis véritable entre tous les acteurs pour espérer un jour enterrer définitivement les armes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net