L’escalade de la violence dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de faire des vagues au niveau international. Lors du sommet tenu du 12 au 14 mars 2025 à Charlevoix, au Québec, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont condamné fermement les actions de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda. Ils ont également dénoncé les violations graves des droits humains et les déplacements massifs de population causés par cette offensive, qualifiée de “mépris flagrant pour l’intégrité territoriale de la RDC” dans leur communiqué final.
Cette déclaration intervient alors que le M23, avec l’appui présumé des Forces de défense rwandaises, accentue son emprise sur des zones stratégiques des provinces du Nord et du Sud-Kivu, notamment Goma et Bukavu. La situation sécuritaire dans cette région, déjà fragile, prend une nouvelle tournure critique, mettant en péril les efforts de paix et exacerbant la crise humanitaire. Des milliers de familles se retrouvent déchirées, contraintes à fuir pour survivre face aux exactions armées.
Les chefs de diplomatie du G7, incluant des nations influentes telles que le Canada, la France, l’Allemagne et les États-Unis, ont réaffirmé leur soutien aux initiatives régionales de paix. Ils ont exhorté toutes les parties impliquées à s’engager sincèrement dans les processus de médiation menés par la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). La résolution des conflits, selon cette déclaration, passera notamment par une responsabilisation des acteurs armés pour les violations des droits humains, qu’il s’agisse des rebelles du M23 ou des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
En parallèle à cette déclaration du G7, le président angolais João Lourenço, dans son rôle de médiateur, a lancé un appel solennel à un cessez-le-feu immédiat des hostilités. Prévu pour entrer en vigueur le 16 mars 2025 à minuit, ce cessez-le-feu vise à mettre fin à la souffrance des populations civiles et à empêcher toute avancée militaire supplémentaire dans les zones de conflit. Selon le communiqué de la présidence angolaise, cette trêve constituerait un terrain propice à l’ouverture de dialogues directs entre Kinshasa et le M23, programmés à Luanda.
Il est indispensable de souligner l’importance de ces initiatives internationales. Les regards fixes du monde sur la crise en RDC soulignent à la fois l’urgence d’une solution et la reconnaissance de l’enjeu stratégique que représente cette région. Si les appels à la paix et à la médiation trouvent un écho, cela pourrait ouvrir la voie à une résolution durable des conflits, mettant fin à des années de souffrances pour les habitants de l’Est de la RDC.
Cependant, des questions importantes restent en suspens. Les protagonistes sur le terrain respecteront-ils le cessez-le-feu ? Les promesses internationales se traduiront-elles en actions concrètes pour restaurer la paix ? Le peuple congolais, pris entre les feux croisés et les ambitions géostratégiques, attend des réponses et, surtout, des actes tangibles.
La communauté internationale, à travers le G7 et des médiateurs régionaux comme João Lourenço, doit maintenant transformer ces engagements en une entreprise résolue visant à restaurer l’intégrité territoriale de la RDC, à rétablir l’ordre et à garantir un avenir pacifique à ses habitants.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd