Le calme peine à revenir dans le village de Bondo, situé dans le territoire de Gungu, en République démocratique du Congo, après un épisode tragique survenu dans la nuit du mercredi au jeudi 13 mars. La petite localité a été vidée de ses habitants, confrontée à une violence croissante entre des membres de la population et des éléments incontrôlés des Forces armées de la RDC (FARDC). Ces derniers auraient été sollicités par le chef de groupement, une figure dont la gestion est fortement contestée par certains habitants de Bondo.
Selon les déclarations de Joachim Kusamba, président de la société civile locale, la situation a dégénéré lorsque ces hommes en uniforme ont procédé à des tirs de sommation pour disperser une foule mécontente. Ces tirs ont entraîné la mort tragique d’une personne, tandis que six autres ont été blessées. Face à la panique généralisée, les militaires responsables auraient pris la fuite, laissant derrière eux un climat de tensions exacerbées et un village déserté. Les habitants, terrifiés, se sont réfugiés dans la forêt pour fuir les violences.
Cependant, la tragédie ne s’est pas arrêtée là : un groupe de jeunes, revenus au village jeudi, a déclenché une nouvelle vague de violences. Plusieurs habitations et une école ont été réduites en cendres. Ce cycle d’affrontements a plongé Bondo dans un chaos total, malgré la présence sur place d’un colonel dépêché par le comité de sécurité. D’après Joachim Kusamba, la situation reste tendue et la paix n’est toujours pas rétablie.
La société civile de Gungu monte au créneau, exigeant que justice soit rendue. “Ces militaires doivent être immédiatement poursuivis, arrêtés et jugés”, a martelé Joachim Kusamba. Alors que les cendres de Bondo continuent de fumer, les regards se tournent vers les autorités locales pour qu’elles agissent avec fermeté et rapidité.
Le cas de Bondo reflète les défis complexes auxquels font face plusieurs localités en RDC, confrontées à des violences armées et à des problématiques de gouvernance. Ce triste épisode vient rappeler l’urgence de réformes structurelles au sein des forces de sécurité et dans la gestion des conflits locaux. Les habitants de Gungu, quant à eux, attendent toujours des actions concrètes pour rétablir la quiétude dans leur région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
