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Procès en RDC : des officiers FARDC jugés pour désertion face au M23

Le procès tant attendu de plusieurs officiers supérieurs de l’armée congolaise s’est ouvert ce jeudi 13 mars devant la Haute Cour militaire à Kinshasa. Accusés d’avoir abandonné leurs positions stratégiques face aux rebelles du M23, ils doivent désormais répondre de leurs actions devant la justice militaire. Un événement crucial pour les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), et pour un pays qui aspire à la stabilité.

Les accusations sont d’une gravité extrême : abandon de postes, lâchage de troupes sans commandement, ainsi que l’abandon d’armes, de munitions et de matériel militaire, notamment à Goma et Bukavu, dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Ces manquements auraient facilité l’avancée rapide des rebelles du M23, précipitant des pertes territoriales majeures et la chute dramatique de villes stratégiques. À la veille de la chute de Goma, par exemple, plusieurs généraux et officiers des FARDC auraient quitté précipitamment leurs positions, mettant ainsi en danger la résistance des troupes.

La situation à Bukavu n’a pas été différente. Face à l’avancée du M23, plusieurs officiers ont pris la fuite vers Uvira, laissant derrière eux non seulement leur mission mais également des soldats encore déployés sur le terrain. Ces départs chaotiques ont, selon des sources locales, amplifié le chaos et facilité l’occupation des villes par les forces rebelles, un coup dur pour l’armée congolaise.

Dans les couloirs de la justice militaire et parmi les militaires encore en service, ce procès est perçu comme un tournant potentiel. L’objectif est clair : restaurer la discipline, mettre en lumière des responsabilités individuelles et collectives, et potentiellement débusquer des complicités internes ayant aidé les avancées du M23. Ces questions sont essentielles pour le redressement de l’armée congolaise, souvent critiquée pour son manque de discipline et de stratégie face aux groupes armés qui sévissent dans l’est du pays.

La démarche du ministre de la Justice, qui qualifie ce procès de « pédagogique », met en avant l’importance d’une réponse institutionnelle forte dans la gestion des crises militaires et des problématiques internes qui plombent les FARDC. La transparence des débats et la rigueur des décisions rendues seront scrutées de près, tant par la communauté nationale que par les observateurs internationaux. Cette audience, au-delà des individus inculpés, soulève des interrogations plus larges : jusqu’où s’étendent les failles internes de l’armée congolaise ? Quel rôle joue l’impunité dans la recrudescence des crises militaires en RDC ? Ce procès pourrait offrir des réponses cruciales et définir la ligne à suivre pour les réformes à venir.

Pour un pays laminé par des conflits récurrents, l’enjeu va par-delà le simple fait de juger. Il s’agit de poser les bases d’une armée restructurée, disciplinée et capable de remplir son rôle de protecteur de la nation. Alors que les regards de nombreux Congolais restent fixés sur Kinshasa, une question plane : ce procès marquera-t-il un nouveau chapitre pour les FARDC, ou ne sera-t-il qu’un énième épisode de promesses non tenues ?

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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