Tristesse et consternation règnent dans la ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, après la macabre découverte de treize corps sans vie gisant dans les rues ce jeudi 13 mars. Une tragédie qui illustre la réalité quotidienne d’une ville plongée dans l’insécurité depuis son occupation par le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, en février dernier.
Les circonstances exactes de ces décès demeurent floues, alimentant l’angoisse et l’inquiétude des habitants. Des témoins locaux rapportent que la majorité des victimes portaient des traces évidentes de tirs, un sinistre indice du chaos qui s’est emparé de Bukavu. Chaque jour, les résidents de ses trois communes comptent les disparus, mais cette nuit-là a marqué un sombre record. Les autorités locales, désormais sous contrôle des responsables du M23, ont été signalées dès le matin par les cadres de base des avenues concernées. Cependant, aucune réponse tangible ne semble apaiser les craintes de la population.
La situation sécuritaire dans cette ville autrefois florissante s’est dramatique. L’absence de police et de prison, conséquence de l’occupation par les insurgés, a encore fragilisé le tissu social et renforcé le sentiment d’abandon parmi la communauté locale. Désormais, le moindre déplacement devient un pari risqué, et la peur de demain est omniprésente.
Mais l’insécurité ne se limite pas uniquement à Bukavu. En périphérie, dans le village de Mumosho, la violence atteint également son paroxysme. La nuit dernière, des hommes armés non identifiés ont perpétré une série d’attaques dans ce village rural. Ils ont visité sept familles, semant la terreur dans leur sillage. Un couple a été sauvagement tabassé, ses blessures témoignent de l’insoutenable violence qui sévit. Des maisons ont été fracturées, dévalisées, laissant les victimes démunies et traumatisées.
Ces événements, cumulés, dressent le portrait d’un Sud-Kivu en détresse, où l’absence d’un État fort et la multiplication des groupes armés continuent de défigurer la région. Les appels à l’aide des populations locales restent sans réponse claire, alors que le silence des autorités gouvernementales nourrit un sentiment d’abandon général. Quels efforts peuvent être entrepris pour restaurer une paix durable dans cette région martyrisée par l’insécurité chronique ? La question reste ouverte, mais l’urgence d’une intervention à grande échelle ne peut être ignorée.
En attendant, les communautés locales survivent tant bien que mal, s’accrochant à l’espoir d’un avenir meilleur. Pourtant, avec chaque nuit marquée par des actes de violence, cet espoir vacille. Le Sud-Kivu, et en particulier Bukavu, a plus que jamais besoin d’attention et d’actions pour tourner la page de ce calvaire incessant.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net