Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, traverse une période de troubles marquée par des actes de violence, des enlèvements et un climat d’insécurité croissant. Des sources locales rapportent deux cas de meurtre et une série de kidnappings survenus entre le 10 et le 12 mars, laissant la population dans un état de sidération et d’inquiétude.
L’un des incidents les plus choquants a eu lieu mardi dernier dans le quartier de Kilijiwe, à Turunga. Une jeune femme récemment mariée a été froidement abattue par des hommes armés lors d’un braquage brutal dans une maison de commerce. Cet acte d’une cruauté déconcertante illustre le niveau d’insécurité qui sévit actuellement dans cette région.
Le lundi précédent, un autre crime a secoué la ville. Le corps sans vie d’un homme a été découvert dans une fosse septique, plongeant les habitants dans l’inquiétude. Bien que les circonstances exactes restent floues, ces événements récents mettent en lumière les menaces constantes auxquelles les populations locales sont confrontées.
En parallèle, des cas d’enlèvements ont été signalés, accentuant l’angoisse des résidents de Goma. L’incident le plus marquant s’est produit mercredi 12 mars, au quartier Kiziba 2, groupement Mudja. Honorine Uwase et ses huit enfants ont été emmenés par des rebelles du M23 vers une destination inconnue. Les accusations portées contre eux, de collaborer avec les patriotes Wazalendo, alliés de l’armée congolaise, n’ont été étayées par aucune preuve.
Le sort d’une autre femme, Guylaine Kahindo, similaire à celui de Honorine, préoccupe encore davantage. Vendeuse de boissons, elle a été interpellée par les rebelles du M23, avec ses clients, près du rond-point Kihisi, avant d’être conduite dans un lieu inconnu. Ces enlèvements, combinés à des accusations infondées, traduisent une crise humanitaire silencieuse mais gravissime qui accable les habitants de Goma.
La situation semble également affecter les déplacements en dehors des zones à risque. Des témoignages révèlent que quitter Goma ou Bukavu pour rejoindre des régions plus sûres devient une tâche complexe. Les voyageurs sont soumis à des interrogatoires rigoureux aux frontières du Rwanda et des barrières situées dans des localités stratégiques comme Kiwanja, dans le Rutshuru, et Mubambiro, dans le Masisi. Même au niveau des ports de Goma et de Bukavu, les restrictions se multiplient, accentuant davantage la fermeture de la région.
Alors que l’incertitude plane lourdement, de nombreuses familles espèrent rapidement retrouver leurs proches portés disparus. Ces événements pointent du doigt la nécessité de renforcer la sécurité dans cette partie de la République Démocratique du Congo, où les civils sont souvent les premières victimes d’un conflit qui perdure. Avec une situation humanitaire qui continue de se dégrader, la pression monte sur les autorités pour prendre des mesures concrètes et restaurer la paix dans la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net