Moïse Nyarugabo, ancien sénateur et notable de Minembwe, a fermement rejeté ce mercredi 12 décembre les accusations formulées par le vice-gouverneur du Sud-Kivu concernant des bombardements d’aéronefs en soutien au groupe armé M23 sur l’aérodrome de Minembwe, dans le territoire de Fizi. Lors d’une interview accordée à Radio Okapi, l’ancien parlementaire a dénoncé ce qu’il qualifie de campagne de désinformation orchestrée par le gouvernement.
Dans ses déclarations, Moïse Nyarugabo a affirmé qu’aucun aéronef n’a jamais atterri ou été détruit sur l’aérodrome de Minembwe, réfutant ainsi toute implication dans des opérations de soutien en matériel de guerre et en hommes aux groupes armés locaux Twirwaneho et Red Tabara. « J’affirme qu’il n’y a jamais eu d’aéronefs à l’aérodrome de Minembwe, ni ceux qui ont atterri ni ceux qui ont été détruits. J’affirme aussi qu’il n’y a aucun élément du M23 à Minembwe, ni vivant ni tué. D’ailleurs, il n’y a aucun élément des FARDC, car ils ont fui la zone depuis le 21 février. Je mets au défi le Gouvernement, les FARDC, et le vice-gouverneur d’en apporter la preuve contraire », a-t-il martelé.
Les propos de Moïse Nyarugabo ne s’arrêtent pas là. Il a accusé les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) de bombardements aveugles sur des villages habités par des civils à Minembwe. Selon lui, ces attaques aériennes, effectuées avec des drones et des avions de chasse, n’ont pour but que de terroriser les populations locales sous prétexte de combattre les groupes armés. « Tout ceci est une campagne ignoble visant à justifier le crime de guerre du gouvernement, qui envoie des drones et des avions de chasse pour bombarder les civils et leurs villages, là où il n’y a même pas une ligne de front », a-t-il dénoncé avec indignation.
Ces déclarations interviennent dans un contexte de tensions exacerbées dans cette région du Sud-Kivu, où l’insécurité liée à la présence de groupes armés et les accusations mutuelles entre différentes parties continuent d’envenimer la situation. Alors que le gouvernement prétend intensifier ses efforts pour restaurer la paix dans le territoire de Fizi, des voix s’élèvent pour critiquer les méthodes employées, qui, selon Nyarugabo et d’autres acteurs locaux, feraient davantage de victimes civiles que de mettre un terme à la violence.
La commune rurale de Minembwe, souvent au cœur de controverses et de violences communautaires, demeure un théâtre de conflits complexes impliquant des intérêts divergents. Cette situation met une fois de plus en lumière les défis colossaux auxquels fait face la RDC dans la gestion de ses crises sécuritaires, au moment où la stabilité régionale semble une fois de plus compromise.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net
