La ville de Beni, carrefour de tensions sécuritaires dans le Nord-Kivu, est de nouveau en ébullition. Le général Ulisses de Mesquita Gomes, commandant de la Force de la MONUSCO, a récemment fait sensation en annonçant l’installation temporaire de son commandement dans cette localité stratégique. Cette décision marque une accentuation de la collaboration entre la mission onusienne et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), visant à renforcer la protection des populations civiles.
Lors d’une réunion tenue ce mardi 11 mars avec le gouverneur de la province du Nord-Kivu, les questions de sécurité ont été abordées en profondeur. Au cœur des échanges, les mécanismes pour renforcer les opérations conjointes MONUSCO-FARDC semblent ouvrir une nouvelle ère pour les habitants de Beni. “Je suis ici pour mettre en place une force temporaire, car je n’ai pas la possibilité de rester à Goma”, a précisé le général Ulisses de Mesquita Gomes. Cette déclaration met en lumière l’importance stratégique de Beni dans le contexte des défis sécuritaires qui persistent dans cette région de la RDC.
L’installation temporaire du commandement de la MONUSCO à Beni pourrait bouleverser les perspectives de sécurité. Cette proximité opérationnelle avec les FARDC, combinée à une collaboration renforcée avec la Brigade d’intervention de la Force (FIB), est destinée à optimiser les opérations terrestres et à protéger plus efficacement les civils. “Les habitants de Beni peuvent s’attendre à ce que nous travaillions autour d’un objectif commun : leur sécurité”, a ajouté le commandant. Une promesse engendrant des attentes palpables au sein de la population locale, longtemps soumise à l’insécurité.
De son côté, le gouverneur du Nord-Kivu s’est engagé à apporter tout le soutien logistique nécessaire à cette coopération. Abdourahamane Ganda, chef du sous-bureau de la MONUSCO à Beni, a confirmé qu’une rencontre élargie avec d’autres partenaires aura prochainement lieu sous l’égide du gouverneur. Parmi les priorités de cette collaboration, la création d’un centre de commandement et de coordination. “Nous serons bientôt en mesure d’installer des officiers de notre état-major pour planifier plus efficacement nos actions conjointes MONUSCO-FARDC”, a précisé le chef de la MONUSCO à Beni.
Pour les habitants de Beni, cette dynamique suscite à la fois espoir et interrogation. La question cruciale demeure : ces initiatives réussiront-elles à endiguer les violences qui gangrènent la région et à offrir aux populations une vie meilleure ? Alors que la MONUSCO se bat pour préserver sa légitimité amid ses multiples défis et critiques internationales, son implication renforcée à Beni pourrait bien devenir un tournant décisif. Entre l’annonce de mesures pragmatiques et l’attente de résultats tangibles, cette coopération entre les FARDC et la MONUSCO semble ouvrir une nouvelle page dans la longue quête de paix en République démocratique du Congo.
Pour l’ensemble de la RDC, ce repositionnement stratégique de la force onusienne résonne aussi comme un signal fort. À travers ces actions concrètes, c’est l’avenir même de la collaboration internationale pour la stabilisation des zones en proie aux conflits qui est testé.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net