Un drame marin secoue la province de Mai-Ndombe. Dimanche 9 mars dernier, une embarcation de fortune a chaviré sur la rivière Kwa, près de la cité de Mushie, emportant avec elle des dizaines de vies et provoquant une onde de choc dans toute la région. L’accident, survenu à 23 heures, a mis en lumière l’un des nombreux défis de la navigation fluviale en République démocratique du Congo. Mais que sait-on réellement de cette tragédie ?
Selon le dernier bilan recueilli sur le terrain par les autorités locales, pas moins de 160 passagers ont survécu à ce naufrage. Cependant, le lourd tribut humain continue de s’alourdir avec au moins dix décès confirmés pour l’instant. Parmi ces victimes, six corps ont été retrouvés et inhumés, tandis que les recherches se poursuivent pour retrouver les passagers disparus. L’administrateur du territoire de Mushie, Renacle Kwatiba, précise que le nombre exact de passagers reste flou, oscillant entre 230 et 250 voyageurs.
Le témoignage des rescapés révèle un scénario qui interroge sur les conditions de navigation. L’embarcation, décrite comme en état défectueux, n’aurait jamais dû prendre la rivière, selon Renacle Kwatiba. Une baleinière hors d’âge, naviguant de nuit, transportait notamment des footballeurs revenant de Mushie pour Ngambomi. La navigation nocturne, courante dans la région faute de moyens et infrastructures adaptées, a été identifiée comme l’une des principales causes de l’accident.
Ce drame relance les questionnements sur la sécurité fluviale en RDC. Combien d’autres accidents similaires devront encore se produire pour que des mesures concrètes soient prises ? La vétusté des embarcations, le manque de régulation, et l’absence de contrôle rigoureux figurent parmi les facteurs récurrents de ces tragédies. Alors que les familles des victimes pleurent leurs proches, il est urgent que des solutions durables voient enfin le jour.
Le naufrage de la rivière Kwa n’est pas seulement un événement tragique ; il est aussi le miroir des défis auxquels fait face le pays pour garantir la sécurité de ses citoyens. Plus qu’un drame local, ce naufrage révèle des lacunes systémiques qui appellent une réponse nationale. La question reste ouverte : combien de vies supplémentaires seront nécessaires pour voir émerger un véritable changement ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
