Une nouvelle tragédie frappe la chefferie de Babila Bakwanza dans le territoire de Mambasa, province de l’Ituri. Plus d’une dizaine de villages ont été vidés de leurs habitants suite à une attaque meurtrière menée par les rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF), il y a deux semaines. Selon les sources locales, cet assaut a causé la mort d’une vingtaine de civils et réduit en cendres plusieurs habitations, plongeant cette zone, habituellement paisible, dans une atmosphère de terreur et de désolation.
L’incursion meurtrière a ravagé des localités agricoles telles que Matolo, Bauwenzi, Mikanya, Ndioka, Banzibanzu, Leta Crédit, Samboko, Menzimenzi, et Mayi Safi, presque entièrement désertées par leurs habitants. Ceux qui n’ont pas fui vivent dans une peur constante, tandis que les activités socio-économiques sont à l’arrêt. Ces villages qui étaient le cœur de l’économie locale se retrouvent désormais à l’abandon, transformant la chefferie en une zone sinistrée.
Les rebelles ADF, connus pour leur violence, auraient établi un bastion dans la région d’Otmabert, précisément au village de Mandondo, dans le territoire voisin d’Irumu. Cette présence représente une menace grandissante pour l’ensemble de la région. Malgré cette situation alarmante, le coordonnateur de la société civile locale, Muhindo Peresi, déplore l’absence d’interventions militaires significatives sur le terrain. « Il n’y a aucune opération militaire dans la zone. L’ennemi, nous venons de l’apprendre, a déjà installé un bastion dans le village de Mandondo, près de Samboko. Nous demandons aux autorités de trouver des mécanismes pour envoyer un nombre important de militaires qui vont circuler dans la zone pour s’imprégner de la situation », s’insurge-t-il.
Du côté de l’administration territoriale, des efforts semblent être en cours, mais ils restent largement insuffisants. L’administrateur du territoire de Mambasa a indiqué que les services de sécurité s’attèlent à démanteler le bastion des rebelles et appelle la population locale à coopérer avec les forces de défense et de sécurité. Toutefois, les habitants, traumatisés par les récents événements, craignent de fournir des informations, redoutant des représailles.
Cette crise met en lumière des problèmes structurels liés à la sécurité dans cette partie de la RDC. Alors que certains villages sont abandonnés, d’autres survivent dans une ambiance de peur permanente. La situation exige une réponse rapide et globale des autorités congolaises pour protéger les citoyens et rétablir la confiance des populations dans les institutions de l’État. Peut-on espérer des mesures concrètes à court terme pour sécuriser la région de Mambasa ? La situation actuelle reste encore incertaine.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
