La commune de Bulengera, l’une des quatre municipalités de la ville de Butembo, dans le Nord-Kivu, est une fois de plus en deuil. Deux incidents tragiques survenus dans la nuit du mardi au mercredi 12 mars ont coûté la vie à deux personnes, plongeant les habitants dans l’effarement et la peur. Une femme a été sauvagement tuée à l’arme blanche à Kyaghala, tandis qu’un homme a été abattu par balles à Kamesimbonzo.
Ces décès s’ajoutent à une liste déjà longue de victimes de la violence qui gangrène la région. Selon John Kameta, président de la société civile de Bulengera, ces deux meurtres portent à une dizaine le nombre de vies perdues cette année seulement. Un chiffre qui reflète une grave recrudescence de l’insécurité, malgré le contexte de l’état de siège décrété dans cette zone. “Ces corps gisaient encore ce matin sur les lieux du drame, une image insupportable et un rappel accablant de l’impuissance des autorités locales”, confie Kameta.
La situation est d’autant plus préoccupante que 32 meurtres avaient déjà été enregistrés en 2024 dans cette zone, selon les chiffres de la société civile. Malgré la gravité des faits, Willy Mungedi, bourgmestre policier de Bulengera, a refusé de commenter la situation. “Nous avons été interdits, en tant qu’autorités, de nous exprimer sur les questions de sécurité dans cette zone opérationnelle”, a-t-il déclaré au média ACTUALITE.CD. Une réponse qui soulève des interrogations sur la gestion de la sécurité dans Butembo et ses environs.
Ces violences mettent une nouvelle fois en lumière les limites de l’état de siège dans l’Est de la RDC, une mesure qui devait initialement endiguer les vagues de criminalité et apaiser les tensions. Les citoyens, quant à eux, s’interrogent sur la signification de cette mesure si les meurtres continuent à se multiplier à ce rythme alarmant.
La ville de Butembo, en proie à de nombreux défis sécuritaires, illustre la complexité des problèmes qui secouent le Nord-Kivu. Au-delà des chiffres inquiétants, ce sont des familles brisées et des communautés qui vivent dans la peur au quotidien. Combien de temps encore les habitants de Bulengera et de Butembo devront-ils patienter avant de voir une réelle amélioration ? Cette question, en suspens, mérite une réponse immédiate et des actions concrètes de la part des autorités compétentes.
Alors que les corps des victimes attendent encore une intervention, la douleur persiste, tout comme la colère face à ce qui semble être une impuissance collective. L’heure n’est-il pas venue de reconsidérer et d’intensifier les stratégies sécuritaires dans cette région meurtrie ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd