Une nouvelle opération militaire de l’armée congolaise (FARDC) a marqué un tournant décisif dans les combats contre le groupe armé M23 et ses alliés ce lundi 10 mars. Localisé à l’aérodrome de Minembwe, dans le haut plateau de Fizi et Uvira (Sud-Kivu), cet assaut a conduit à la neutralisation de plusieurs rebelles et de leurs moyens logistiques.
Selon Jean-Jacques Elakano, vice-gouverneur du Sud-Kivu, les bombardements ciblés ont détruit des aéronefs utilisés par le M23 pour transporter des troupes et du matériel depuis la ville de Bukavu. Il précise que ces appareils étaient essentiels pour soutenir les opérations des groupes armés locaux Twirwaneho et Red Tabara, connus pour leur rôle de supplétifs de la rébellion du M23 et leur alliance présumée avec le Rwanda.
“Ces petits avions servaient au ravitaillement en munitions et équipements des groupes armés, qui sèment terreur et instabilité dans la région”, a déclaré Elakano, en soulignant que l’aérodrome de Minembwe était sous contrôle de ces groupes armés avant l’intervention des FARDC. Cette offensive militaire vise à contrecarrer des manœuvres stratégiques des forces rwandaises, accusées par le vice-gouverneur de soutenir M23 et de vouloir établir des jonctions entre leurs différentes positions en traversant le territoire de Kaziba.
Les hostilités sur cette zone particulièrement stratégique mettent en lumière les ambitions des rebelles et leurs alliés dans les territoires de Fizi et Uvira. Elakano affirme que ces bombardements étaient nécessaires pour protéger la population locale contre des menaces croissantes à la paix et à la sécurité. “C’est un message clair : nous protégerons notre population contre ceux qui cherchent à perturber notre souveraineté”, a-t-il martelé.
Cependant, cette intervention militaire n’a pas manqué de provoquer des critiques. L’ancien sénateur Moïse Nyarugabo, par une publication sur le réseau social X, s’est insurgé contre ces bombardements. Il a affirmé que l’aérodrome de Minembwe, en plus du village adjacent, avait été visé alors qu’il servait essentiellement des fins commerciales et humanitaires. Ses propos soulignent les tensions persistantes entre des visions divergentes sur les réalités du terrain.
Ces récents bombardements soulèvent des interrogations sur les moyens et stratégies employées pour assurer la sécurité et la stabilité dans le Sud-Kivu. Alors que le gouvernement intensifie ses efforts militaires, les appels à des solutions durables et inclusives pour résoudre cette crise complexe persistent.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net
