Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a rencontré son homologue angolais, João Lourenço, ce mardi à Luanda, dans un contexte de tensions persistantes dans l’est de la RDC. Cette réunion au sommet, tenue au palais présidentiel de Luanda, témoigne des efforts redoublés pour trouver une issue diplomatique à la crise sécuritaire qui agite la région du Kivu. Depuis des mois, le conflit entre les forces congolaises et les rebelles du M23, que Kinshasa accuse d’être soutenus par Kigali, maintient la région dans une instabilité chronique.
La médiation angolaise semble prendre un nouveau tournant avec l’annonce de potentiels contacts directs entre Luanda et le M23. Selon des sources proches de la présidence angolaise, cette initiative viserait à amorcer des négociations entre le gouvernement congolais et le groupe rebelle. Ces discussions, longtemps jugées improbables par Kinshasa, pourraient ouvrir la voie à une désescalade tant attendue.
En parallèle, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a intensifié ses consultations diplomatiques, illustrées par une rencontre, lundi, entre une délégation de la CENCO et João Lourenço. Cette implication accrue des acteurs religieux et régionaux pourrait ajouter du poids aux efforts de paix dans une région rongée par des décennies de violences. Cependant, Kinshasa reste inflexible sur une condition clé : le retrait total du M23 des territoires actuellement sous son contrôle.
Cette offensive diplomatique s’inscrit également dans un cadre plus large, avec la convocation par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) d’un sommet extraordinaire, prévu pour le 13 mars. Une visioconférence rassemblant les acteurs régionaux et internationaux devra analyser les pistes viables pour pacifier l’est de la RDC. Mais ces démarches suffiront-elles à rapprocher les positions des différentes parties ? Le climat tendu et les récentes escalades militaires laissent planer des doutes sur un aboutissement rapide.
La mobilisation angolaise et régionale met cependant en lumière l’urgence d’une solution concertée pour stabiliser la région. Alors que les populations de l’est de la RDC continuent à subir les conséquences de ces affrontements, l’engagement des responsables politiques et religieux pourrait marquer une étape décisive. Dans ce contexte, le rôle de médiateur de l’Angola s’affirme de plus en plus comme un élément clé dans la recherche de la paix durable, même si beaucoup reste à faire pour transformer le dialogue en résultats concrets.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd