Le Conseil de sécurité des Nations unies a franchi une étape importante en adoptant, le 21 février, la résolution 2773 qui condamne fermement le soutien du Rwanda au mouvement rebelle M23 actif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette mesure, saluée par de nombreux analystes, constitue une avancée majeure dans la quête de stabilité dans cette région tourmentée par des conflits armés.
Cette résolution ne se limite pas à la simple dénonciation. Elle lance un appel sans équivoque : le retrait immédiat des troupes rwandaises de la zone ainsi qu’une cessation effective des hostilités par le M23. Ce groupe armé, à qui il est intimé de se retirer des villes de Goma, Bukavu et de toutes autres zones sous son contrôle, incarne une menace permanente pour la stabilité économique et sociale de cette région. Les activistes locaux espèrent que cette injonction permettra enfin aux populations, privées depuis des mois de services bancaires dans ces régions, de reprendre une vie normale.
Les retombées potentielles de cette résolution vont au-delà des questions sécuritaires. Le Conseil de sécurité met également en lumière le fléau de l’exploitation illégale des minerais, source principale de financement des groupes armés comme le M23. Le trafic systématique des richesses naturelles de l’est de la RDC, souvent exportées à travers des circuits illégaux, a été vigoureusement dénoncé. Dans ce contexte, le Conseil exhorte les entreprises du secteur minier à adopter la transparence et la traçabilité dans les exportations et à respecter les normes du Mécanisme régional de certification défini par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.
La mise en œuvre stricte de ces dispositions pourrait affaiblir considérablement les capacités de financement des armés rebelles et par conséquent, limiter leurs activités déstabilisatrices. Les efforts conjoints prônés aussi bien dans le processus de Luanda que celui de Nairobi sont vus comme une porte d’entrée vers des solutions politiques et diplomatiques durables. En outre, ces initiatives appellent sans conditions à une reprise du dialogue entre la RDC et le Rwanda, considéré par beaucoup comme un pilier essentiel pour surmonter cette crise.
Cependant, la réalité sur le terrain est loin d’être simple. Les observateurs avertissent que les défis pour l’application effective de la résolution 2773 demeurent nombreux. Le point crucial reste la volonté politique des parties prenantes à respecter leurs engagements et à surmonter les divisions géopolitiques historiques qui alourdissent la crise actuelle.
La stabilité tant attendue de l’est de la RDC dépendra donc largement de la manière dont les acteurs locaux, régionaux et internationaux collaboreront pour que cette résolution dépasse le cadre symbolique et produise des changements concrets et durables. L’adoption de cette résolution était-elle l’élément déclencheur d’un changement significatif ou restera-t-elle un message parmi tant d’autres? L’avenir nous le dira, mais pour les populations locales, l’espoir renaît, fragile mais bien réel.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
