Une tragédie a frappé le territoire de Walungu, dans la province du Sud-Kivu, dimanche 9 janvier, lorsque l’hôpital Fonds social du Kivu (FSKI) a été touché de plein fouet par l’explosion d’un obus. Le drame, survenu au sein du pavillon de la pédiatrie, a coûté la vie à cinq personnes, hospitalisées dans cet établissement, et en a blessé plusieurs autres, parmi lesquelles des patients et des garde-malades. Alors que les témoignages affluent, un lourd climat d’insécurité plane sur cette région.
Des sources locales attribuent ce tir d’obus aux rebelles du M23, qui occuperaient actuellement le chef-lieu du territoire de Walungu. Cet événement tragique vient rappeler la vulnérabilité des infrastructures civiles dans une zone déjà marquée par des conflits armés. Les dégâts matériels sont conséquents : le toit de la pédiatrie a été gravement endommagé, les plafonds se sont écroulés, et plusieurs salles hospitalières ont été touchées.
Dans l’hôpital, le quotidien a laissé place à une psychose palpable. “À part le bâtiment, il y a eu des blessés à l’intérieur des salles d’hospitalisation. Les éclats ont perforé le plafond et atteint certains malades, causant des blessures légères et graves. Parmi eux, un patient est en soins intensifs en raison de son état critique”, a rapporté un membre du personnel médical, visiblement ému. Il a également révélé que des sections vitales de l’établissement, comme la pédiatrie et la pharmacie, sont aujourd’hui inutilisables en raison des dommages structurels importants.
Dans ce contexte difficile, les activités ont timidement repris ce lundi 10 janvier, mais le personnel soignant et les patients vivent dans une angoisse constante. La nécessité d’une intervention rapide se fait d’autant plus pressante que l’hôpital FSKI représente une bouée de secours pour de nombreux habitants de Walungu et des environs. Les autorités sont interpellées pour une réhabilitation urgente de cette infrastructure, cruciale pour la survie des communautés locales.
Alors que ce drame vient s’ajouter à une longue série d’attaques sur des cibles civiles en RDC, la région du Sud-Kivu montre une fois de plus combien les populations paient le plus lourd tribut dans ce conflit interminable. Sous les apparences de la fragile reprise des activités, c’est tout un territoire qui continue de souffrir dans une indifférence internationale quasi-totale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net