Onze civils, dont quatre femmes, ont tragiquement perdu la vie dans la nuit de dimanche à lundi à Ngohi, un village isolé du territoire de Lubero, à environ 40 kilomètres de Butembo. Cette nouvelle attaque meurtrière, attribuée au groupe rebelle des Forces démocratiques alliées (ADF), révèle une fois de plus l’insécurité profonde dans cette région de l’est de la République démocratique du Congo.
Les habitants de Ngohi se sont réveillés sous le choc après que les corps de leurs proches ont été découverts, victimes d’agressions à l’arme blanche dans leurs champs. Selon les informations fournies par la société civile de Vuhinga, ces civils innocents ont été pris pour cible par les ADF, dont les actions ont semé la terreur dans les communautés vulnérables de Lubero et de Beni. Les autorités locales et les témoins parlent de méthodes brutales, accentuant la douleur et la peur parmi les villageois.
L’intervention des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a toutefois permis d’éviter que cette tragédie ne prenne une ampleur encore plus grande. Positionnés dans les villages voisins de Muhangi et Makoko, les soldats des FARDC ont vite réagi, limitant ainsi les dégâts. Une situation qui soulève cependant des questions sur la persistance des attaques et le défi complexe de sécuriser des zones rurales où les populations se retrouvent souvent livrées à elles-mêmes.
Ce massacre s’inscrit dans un contexte d’aggravation des violences menées par les ADF. Fuyant la pression des opérations conjointes des FARDC et de l’armée ougandaise, ces rebelles s’en prennent désormais aux civils désarmés dans les zones peu protégées. Les zones rurales, telles que les territoires de Beni et Lubero, deviennent des terrains de prédilection pour ces assaillants, souvent en errance, qui exploitent les limites des dispositifs sécuritaires pour perpétrer de telles atrocités.
Pour les habitants de Lubero et des environs, vivre sous cette menace constante est devenu un véritable calvaire. Les populations appellent à une coordination plus efficace des forces de sécurité et à un renforcement des mesures pour assurer leur protection. « Nous ne pouvons plus travailler dans nos champs en toute sécurité », déplore un habitant qui a souhaité garder l’anonymat.
Au-delà des violences, cet événement remet en lumière l’urgence d’une stratégie globale pour éradiquer l’instabilité dans l’est de la RDC. Comment stopper ces tragédies répétées qui continuent d’endeuiller des familles et de déstabiliser tout un pays ? Les réponses à cette question pourraient déterminer la trajectoire de la sécurité dans une région qui aspire à la paix mais demeure prise au piège du conflit.
Ce dernier drame témoigne une fois de plus de la complexité de la tâche qui attend les autorités congolaises et leurs partenaires. Les solutions doivent impérativement allier répression efficace des groupes armés et appui à la résilience des populations locales pour espérer tourner la page de cette spirale de violences.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net