La cité de Nyabiondo, située au cœur du territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu, est tombée sous le contrôle des rebelles M23/AFC ce dimanche 9 mars. Ces événements dramatiques mettent une fois de plus en lumière l’instabilité sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), exacerbée par le soutien présumé du Rwanda aux forces rebelles.
Après une série de combats intenses opposant ces rebelles aux Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par les combattants locaux de l’APCLS dirigés par Janvier Kalahiri, les habitants de Nyabiondo se retrouvent une nouvelle fois contraints de fuir pour sauver leur vie. Les affrontements, qui se déroulent sous des conditions climatiques difficiles, ont provoqué un déplacement massif de la population locale vers Kashebere, accentuant la crise humanitaire déjà en cours dans la région. La pluie battante n’a pas amorti l’urgence de la fuite pour ces familles, dont les récits témoignent de la détresse croissante des civils pris au piège des affrontements.
Nyabiondo, chef-lieu du secteur de Osso-Banyungu, se trouve à environ 110 km au nord-ouest de Goma. Sa prise par les forces du M23/AFC marque une avancée stratégique pour le groupe rebelle, qui se rapproche désormais de Walikale, une zone stratégique en raison de sa richesse en ressources minières et abritant le siège de la société Alpha Mines. Cette progression pourrait changer la donne dans un conflit où les intérêts économiques et territoriaux se mélangent.
Ce dimanche marque également le quatrième jour consécutif d’affrontements dans la région de Masisi, ajoutant un nouveau chapitre à une crise humanitaire et sécuritaire qui ne cesse de s’aggraver. Le rôle allégué du Rwanda dans le soutien au M23/AFC continue de susciter des tensions régionales et internationales, alors que l’inaction ou l’incapacité des FARDC à contenir ces groupes armés interroge sur la stratégie globale de gestion de cette crise.
Cette recrudescence de violences vient rappeler les défis colossaux auxquels fait face la RDC en matière de sécurité et de protection des civils. Pourra-t-on un jour espérer une résolution digne et durable pour ces populations prises en otage par des conflits incessants ? Les regards se tournent vers la communauté internationale, dont l’implication pourrait être déterminante, mais reste bien souvent insuffisante.
Alors que les combats se poursuivent, la situation reste précaire et volatile, promettant peut-être d’autres déplacements massifs et des souffrances supplémentaires pour une population déjà épuisée. L’urgence humanitaire sur le terrain, combinée à la menace stratégique que représente le contrôle des territoires miniers par des groupes armés, nécessite des réponses tant locales qu’internationales pour endiguer l’escalade de ce conflit.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net