Trois miliciens tués et un militaire blessé : c’est le bilan des affrontements survenus ce vendredi 7 mars dans le village Kamena, situé dans la chefferie Nganié, territoire de Moba, dans la province du Tanganyika. Selon les autorités locales, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont été confrontées à une incursion des miliciens Bakata Katanga, épaulés par des miliciens Twas. Ces affrontements, qui ont éclaté aux premières heures de la matinée, ont plongé la population locale dans l’effroi.
D’après l’administrateur du territoire de Moba, l’assaut a débuté à 5h30, alors que les villageois s’apprêtaient à se rendre aux champs. Des coups de feu ont retenti, semant la panique dans ce village paisible. “Les miliciens sont arrivés du côté où se trouve le camp des soldats FARDC, déclenchant immédiatement les hostilités”, rapporte un habitant. Le combat intense a duré environ une heure et demie, laissant derrière lui trois corps de miliciens et un silence angoissant entrecoupé par des traces de sang menant vers la brousse.
Selon cette même source, les villages de Kamena et des alentours n’ont enregistré aucune victime civile, mais la peur a poussé les habitants à fuir en masse. Ce déplacement massif démontre une fois encore la fragilité sécuritaire qui prévaut dans cette région de la RDC, régulièrement harcelée par des groupes armés en quête de ravitaillement. Des vidéos, désormais virales sur les réseaux sociaux, montrent des flèches abandonnées dans la précipitation par ces miliciens en fuite, témoignant d’une guerre hybride où modernité militaire et archaïsme se côtoient brutalement.
Pour l’administrateur du territoire, ce type d’incursion n’est pas une première. En effet, la région a déjà subi plusieurs attaques similaires, souvent motivées par le besoin des miliciens de se ravitailler avant de se retirer dans la clandestinité. Ces incursions récurrentes mettent en lumière les défis à relever pour stabiliser durablement la zone et protéger ses habitants déjà ébranlés par ces événements tragiques.
Si le calme semble être revenu, le traumatisme est palpable. Les civils, pris en étau entre milices armées et forces régulières, aspirent à une paix durable qui leur permettrait enfin de vivre sans crainte au quotidien. Reste la question : comment mettre fin à ce cycle infernal de violence dans une région marquée par tant de souffrances? Cela appelle à des solutions coordonnées entre autorités locales, FARDC et communauté internationale pour endiguer ce fléau persistant.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net