La terreur continue de s’instiller dans le territoire de Beni, dans le Nord-Kivu, où une nouvelle attaque meurtrière attribuée aux rebelles ADF a secoué la localité de Bahambu Ngite dans la nuit du vendredi au samedi 8 mars. L’attaque, survenue malgré des signaux d’alerte précoce, a laissé derrière elle un lourd bilan humain et matériel, suscitant l’émoi et la colère des habitants.
Cinq civils, dont trois femmes et deux hommes, qui se trouvaient paisiblement chez eux, ont été sauvagement abattus par les assaillants. Ces derniers ont également pillé des biens, dévasté des parcelles et incendié des maisons, réduisant en cendres les maigres possessions des habitants. Selon Katembo Kisaki Louis, président de la société civile de Batangi-Mbau, le drame a également laissé sept enfants portés disparus, quatre blessés graves et quatre habitations complètement brûlées. Les blessés ont été transportés d’urgence à l’hôpital général de référence de Beni.
Cette attaque, décrite comme méthodique et impitoyable, a vu les assaillants encercler les habitations avant de perpétrer leurs crimes. Osée Kambale, un rescapé de l’assaut, relate avec émotion comment il a échappé à une mort certaine. Il se souvient avoir entendu les cris de sa mère, avant de constater la présence des rebelles dans sa parcelle. Obligé de se cacher dans une maison à moitié brûlée, il raconte avec une voix marquée par la douleur l’incendie qui a suivi le pillage d’une boutique voisine.
Face à cette horreur, la population de Bahambu Ngite a exprimé sa frustration envers les autorités sécuritaires. Pour eux, les forces armées congolaises auraient pu prévenir cette attaque, d’autant plus que des mouvements suspects avaient été signalés dans la zone dès les jours précédents. Le colonel Alexis Diego, représentant de l’armée sur place, a tenté de rassurer les habitants en promettant un renforcement des dispositifs sécuritaires. Cependant, la population reste sceptique, pointant un manque d’effectifs et une réponse tardive des forces armées face à ces incursions répétées.
Cette attaque intervient seulement cinq jours après une précédente incursion des mêmes rebelles sur la route Mbau-Kamango, marquée par la mort d’un civil et l’incendie d’une dizaine de maisons. Ces incidents illustrent la recrudescence des violences dans le Nord-Kivu, laissant les habitants pris au piège entre des groupes armés toujours plus audacieux et des dispositifs de sécurité insuffisants.
La situation dans le territoire de Beni appelle à une action urgente des autorités congolaises. Tandis que la population pleure ses morts et tente de panser ses blessures, des questions subsistent : que faut-il faire pour mettre un terme à l’impunité des assaillants ? Comment protéger efficacement des civils constamment exposés à ces attaques ? Tant que ces réponses tarderont, la localité de Bahambu Ngite devra composer avec la peur d’une prochaine attaque.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
