Des taximen-motos, exerçant leur métier sur l’axe Masisi-Walikale dans la province du Nord-Kivu, ont porté de graves accusations contre les forces de sécurité locales. Ils dénoncent des arrestations arbitraires perpétrées par des militaires des FARDC et les combattants Wazalendo basés dans la région de Walikale. Ces accusations sont consignées dans une correspondance adressée au commandant de la 34e région militaire et consultée ce jeudi 6 mars.
Dans cette lettre datée du 3 mars, ces transporteurs sur deux roues demandent avec insistance la libération immédiate de quatre de leurs collègues, emprisonnés sans jugement depuis le 15 février. Ces derniers, accusés de collaborer avec des groupes rebelles, croupissent dans des geôles sans possibilité de recevoir des visites ou de défendre leur cause. Selon les dénonciateurs, ces accusations sont infondées et s’expliqueraient par le simple fait qu’ils circulent sur un axe routier sous influence de groupes armés.
Amani Bitaha, porte-parole des taximen-motos, donne les noms des détenus : Bahati Hussen Omar, Mulungano Mwengo Patient, Kalungu Ndeko Gilbert et Imani Bahati Promesse. « Ces hommes ne sont que de simples motards, cherchant à subvenir aux besoins de leurs familles. Les accuser d’appartenance ou de collaboration avec les rebelles est injustifiable. » ajoute-t-il. Les arrestations ne sont cependant pas les seuls maux dénoncés : les motards se disent également victimes de nombreuses tracasseries, notamment des barrières érigées par les militaires qui les forcent à payer des montants arbitraires, parfois aussi élevés que 100 dollars américains.
Dans un contexte où l’insécurité règne déjà sur cet axe routier, les exactions des personnes censées protéger la population entraînent une double peine pour ces travailleurs de la route : une insécurité économique et un risque accru de persécutions. Ces derniers demandent aux autorités locales de mettre fin à ce qu’ils qualifient « d’injustice permanente ». Ils pressent les autorités militaires de démanteler les barrières illégales et de veiller au respect des droits humains dans cette zone de conflit.
Pour ne rien arranger, ces arrestations arbitraires interviennent alors que ces transporteurs peinent déjà à composer avec un environnement hostile. Les revendications sont donc claires : la libération immédiate des détenus, la garantie de conditions de travail sécurisées et la protection contre des accusations infondées.
En reprenant ces dénonciations, les taximen-motos soulignent un problème plus large lié à l’absence d’encadrement des forces armées dans certaines régions et le non-respect des droits des citoyens. Cette situation risque de saper davantage la confiance envers les autorités locales, si aucune action concrète n’est prise pour répondre à ces doléances. Le combat de ces motards pour leur survie quotidienne reflète les défis plus vastes de sécurité et de droits de l’Homme qui persistent dans de nombreuses parties de la RDC.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net