Dans le territoire de Djugu, situé dans la province de l’Ituri en République Démocratique du Congo, les récents assauts des groupes armés, notamment la milice CODECO, ont plongé les habitants dans une situation de terreur permanente. En moins d’un mois, ces actions violentes ont causé la mort de plus de 60 personnes, exposant une population déjà vulnérable à de profondes souffrances humanitaires. Mais au-delà des pertes humaines, ces attaques répétées brisent aussi les liens fragiles de la cohésion sociale et paralysent toute activité économique.
Les communautés locales, autrefois unies par les échanges interethniques dans les marchés communautaires, se disloquent sous l’effet de la peur. Les commerçants et les agriculteurs, essentiels à la vie économique locale, se cloisonnent dans leurs villages, abandonnant les routes et les champs au risque de tomber dans des embuscades. Conséquence directe : l’insécurité alimentaire s’installe. “Nous n’allons plus aux champs, nous avons peur pour notre vie”, confie un habitant de Djugu, désespéré face à un avenir incertain. Les marchés, jadis bouillonnants de vie dans des localités comme Arr, Fataki, Lindu, ou encore Laudjo, sont désormais désertés. Ces lieux emblématiques d’échanges culturels et économiques ne résonnent plus que du silence de l’abandon.
Par ailleurs, le commerce, vital pour l’approvisionnement des populations, est grandement paralysé. Les opérateurs économiques peinent à se ravitailler en marchandises, et les routes, bloquées ou dangereuses, ne permettent plus une circulation fluide entre les centres commerciaux comme Bunia, Ndrele, ou même l’Ouganda voisin. Parfois, les commerçants n’ont d’autre option que d’envoyer de l’argent à distance pour effectuer des achats, une méthode hautement risquée qui expose à des fraudes. “Le commerce est devenu un véritable cauchemar. Les routes sont bloquées, et quiconque s’y aventurent risque la mort”, explique un négociant. Le désespoir s’installe peu à peu, laissant place à un appel unanime à la paix.
Les témoignages des habitants de Djugu révèlent une population lasse mais résiliente qui réclame une intervention vigoureuse pour garantir la sécurité et permettre un retour à la normalité. “Nous voulons la paix. Nous offrons même nos terres pour que les conflits puissent cesser”, implore l’un d’eux. L’espoir du peuple de Djugu réside dans la restauration de l’ordre et la réouverture des routes, clés d’un avenir sans violence.
Ces événements tragiques interpellent sur l’urgence d’agir dans le territoire de Djugu et soulignent l’importance de solutions durables pour pacifier durablement l’Ituri. L’inaction aurait non seulement des conséquences locales désastreuses, mais pourrait également exacerber les tensions régionales, compliquant encore davantage la situation en République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
