Le ministre de l’Intérieur de la République démocratique du Congo, Jacquemain Shabani, a fait des révélations alarmantes dans un communiqué publié ce jeudi 6 mars. Il accuse directement l’armée rwandaise de mener des actions qui s’inscriraient dans un projet d’épuration, visant à installer des populations rwandaises ainsi qu’une administration parallèle dans les zones sous leur contrôle. Ces accusations s’ajoutent à une série d’autres charges graves, notamment la participation de l’armée rwandaise et du M23-AFC à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, plongeant davantage les zones occupées dans une situation précaire et désastreuse.
Selon ce communiqué, le gouvernement congolais alerte également sur une pratique inhumaine et inquiétante orchestrée par ces mêmes groupes dans le territoire de Nyiragongo : le recrutement forcé de jeunes, y compris des mineurs et des élèves. Lors d’une réunion récente, l’armée rwandaise et ses alliés auraient imposé aux familles locales d’inscrire trois enfants sur cinq à un entraînement militaire. Une directive qui soulève des interrogations quant au respect des droits humains et qui met en évidence une stratégie durable d’exploitation et d’endoctrinement dans les zones sous leur occupation.
Kinshasa affirme documenter méthodiquement ces crimes, en vue d’une action judiciaire conséquente pour que justice soit rendue aux victimes. Ces actes, auxquels s’ajoutent des récits glaçants de violences, appellent une réponse énergique de la communauté internationale. Le gouvernement congolais précise que parmi ces crimes figure une série d’incidents particulièrement choquants. Entre le 28 février et le 4 mars, des incursions auraient été menées dans trois hôpitaux de Goma : Heal Africa, CBCA Ndosho et CBCA Virunga. Ces raids se sont soldés par l’enlèvement et l’exécution de près d’une centaine de malades et de garde-malades, parmi lesquels figuraient des militaires. Ces actes soulignent l’ampleur de la terreur qui règne.
Cette série d’accusations n’est pas isolée dans le climat tendu qui prévaut dans l’est de la RDC. Elle reflète le désarroi des autorités congolaises devant les actions jugées hostiles de certaines parties, notamment Kigali. En évoquant ces faits, le ministre Jacquemain Shabani insiste sur la nécessité de mobiliser les instances nationales et internationales pour éradiquer les atrocités commises et rétablir l’ordre. Mais cette crise soulève des questions fondamentales : jusqu’où ira cette escalade des violences dans l’est de la RDC, et quelle sera la réponse du gouvernement congolais et de la communauté internationale pour y mettre un terme ?
Encore une fois, l’est de la République démocratique du Congo est le théâtre d’actes répréhensibles qui violent les droits de l’homme et exacerbent les tensions régionales. Ces événements, dénoncés dans les médias sous l’angle du journalisme d’investigation, appellent à une vigilance accrue et à une intervention immédiate pour y faire face.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net