La milice CODECO a suscité une fois de plus l’effroi en Ituri. Mardi 4 mars, 161 personnes, dont des femmes, des enfants et des malades, ont été libérées dans la localité de Landa, après avoir passé deux jours dans les geôles de cette milice armée. Cet épisode, directement lié aux récents affrontements entre les FARDC et le groupe armé Zaïre, a mis en lumière l’impact dramatique de ces violences sur les communautés locales.
Les otages, capturés lundi dernier alors qu’ils tentaient de regagner leurs villages après des combats dans la zone de Nyamamba, ont enduré des conditions inhumaines dans la brousse. Abandonnés sur le littoral du Lac Albert, ces civils ont fait face à 48 heures d’extrêmes rudesses, exposés aux intempéries et privés de nourriture, comme l’a rapporté un activiste des droits humains.
La réaction des autorités locales de Tchomia a été rapide. Dès que l’alerte a été donnée, une délégation composée de jeunes du comité local et d’activistes de la société civile s’est mobilisée pour engager des négociations avec CODECO. Une rencontre avec un commandant de cette milice a permis la libération immédiate des otages. Une victoire arrachée grâce à une coordination locale efficace.
Toutefois, cette liberté retrouvée est ternie par les choix douloureux auxquels font face les rescapés. Certains ont décidé de quitter définitivement leurs villages pour s’installer à Kasenyi ou traverser le Lac Albert en direction de l’Ouganda, en quête de sécurité. D’autres tentent de reconstruire leur vie sur place, tandis que les malades reçoivent des soins dans une structure médicale locale. Ce drama révèle une nouvelle fois la détresse chronique des populations civiles dans cette région en proie à une insécurité grandissante.
La recrudescence des attaques armées en Ituri exige une réponse urgente de la part des autorités congolaises et de la communauté internationale. Si des efforts tels que ces négociations locales montrent leur efficacité, il demeure indispensable de garantir une sécurité durable et de s’attaquer à la racine du conflit. Jusqu’à quand les habitants de l’Ituri devront-ils vivre sous cette menace permanente ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net