La ville de Goma, théâtre d’une insécurité grandissante, connaît une recrudescence d’actes violents et de crimes dramatiques. Ce mercredi 5 mars, la communauté du quartier Ndosho, dans la commune de Karisimbi, s’est réveillée sous le choc : deux personnes, soupçonnées de participer à des activités criminelles, ont été exécutées avec une grande fermeté. Parmi les victimes, un jeune homme dans la vingtaine et sa belle-mère, accusés d’abriter des armes et de favoriser des braquages. Selon les témoignages recueillis, le jeune homme, identifié comme un voleur notoire, utilisait fréquemment le domicile de sa belle-mère comme cachette après ses crimes.
Un résident témoigne : « Le jeune homme venait souvent chez sa belle-mère après ses opérations de vol, en gardant son arme avec lui. C’était un refuge pour lui. Malheureusement, ce matin, une opération a été menée contre eux par le service de L’AFC-M23. » Cette déclaration souligne la brutalité avec laquelle l’incident s’est déroulé, marquant ainsi un climat d’insécurité omniprésent.
Mais ce n’est pas tout. La soirée a elle aussi été entachée de violence. Deux conducteurs de motos ont été abattus, l’un à la frontière entre la ville de Goma et le territoire de Nyiragongo, et l’autre à proximité du Stade Sotraki, dans le quartier Kyeshero. Les assassins n’ont pas seulement ôté des vies, mais ont également volé une moto, plongeant la communauté locale dans un profond désarroi.
La nuit du 5 au 6 mars a également vu des actes de cambriolage dans le quartier Katoyi, notamment près de l’école Musawato. Des individus munis d’armes blanches ont pillé plusieurs maisons, détruisant des portes et des murs. « Vers deux heures du matin, les voleurs étaient chez moi. Ils ont emporté plusieurs biens. Actuellement, nous vivons dans la peur. Où est la sécurité que l’on nous promet ? », se désole un habitant.
Face à l’escalade de la violence, les habitants de Goma se trouvent piégés dans un cycle d’insécurité qui semble se renforcer mois après mois. En février dernier, pas moins de 53 personnes ont péri dans des circonstances similaires, aussi bien à Goma qu’à Nyiragongo. Cette situation, déjà alarmante, est aggravée par l’évasion récente de milliers de détenus de la prison centrale de Munzenze pendant l’avance des rebelles du M23.
La question de la sécurité à Goma, notamment dans la commune de Karisimbi, est plus que jamais sur toutes les lèvres. Jusqu’à quand cette violence endémique perdurera-t-elle ? Les habitants, visiblement épuisés par cette spirale de peur et d’impuissance, attendent désespérément des réponses concrètes et des mesures efficaces pour reprendre le contrôle sur leur quotidien.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
